Deux personnes sont mortes dans l’explosion d’une bombe posée près d’un commissariat dimanche soir dans la ville d’Assouan, en Haute-Egypte, a-t-on appris auprès de la police. Il s’agit du premier attentat dans le haut lieu touristique qu’est Assouan depuis le début des attaques de groupes jihadistes qui visent essentiellement l’armée et la police depuis la destitution du président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013. La bombe a également fait cinq blessés dont un policier, ont précisé des responsables de la police, ajoutant que les forces de sécurité ratissaient le secteur pour vérifier qu’il n’y ait pas d’autres engins. Depuis que l’armée a destitué M. Morsi, des attentats ont régulièrement lieu en Egypte, où des groupes jihadistes ciblent surtout les forces de l’ordre. Plus de 500 policiers et soldats ont été tués dans tout le pays depuis juillet 2013, selon le gouvernement du président Abdel Fattah al-Sissi. Les attaques les plus meurtrières ont lieu dans le nord de la péninsule du Sinaï et sont revendiquées par la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI), Ansar Beït al-Maqdess. Au Caire, de nombreux attentats contre la police ont été revendiqués par le groupe jihadiste Ajnad Masr. Les jihadistes assurent agir en représailles à la sanglante répression menée par le pouvoir contre les pro-Morsi, dont plus de 1.400 ont été tués et 15.000 emprisonnés. Jeudi encore, une personne a été tuée par l’explosion d’une bombe au Caire, où quatre autres attaques à la bombe ont visé un commissariat et des locaux commerciaux. Plus tôt dimanche, l’armée avait annoncé avoir tué au moins 172 jihadistes dans des opérations conjointes avec la police menées en février dans la péninsule du Sinaï, théâtre de nombreux attentats sanglants visant les forces de l’ordre. Les opérations menées en février dans les villes d’Al-Arich, Cheikh Zoueid et Rafah, près de la frontière avec Israël et la bande de Gaza palestinienne, ont permis l’arrestation de 229 jihadistes présumés et la destruction de 85 caches jihadistes, selon un communiqué de l’armée. Ces opérations intervenaient après des attentats coordonnés dans le nord du Sinaï qui ont coûté la vie à 30 personnes, en majorité des militaires, le 29 janvier.