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DOSSIER DES ARCHIVES COLONIALES : Reprise des discussions en vue entre l’Algérie et la France

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Le conseiller auprès de la présidence de la République et DG des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, a appelé, jeudi, sur les ondes de la chaîne 1 de la Radio algérienne, les historiens, les sociologues et les psychologues à intensifier leurs efforts de recherche en mémoire et en histoire, pour apporter les preuves nécessaires à la criminalisation du colonialisme. Il a ainsi révélé une reprise prochainement des négociations avec la France concernant les archives, ajoutant que l’histoire algérienne « n’a pas encore été écrite ».
Chikhi est revenu sur les événements tragiques du 8 mai 1945, qui ont fait 45 000 martyrs selon les estimations françaises, et 90 000 selon les estimations américaines, ajoutant que des incohérences dans les chiffres et le manque de précisions dans le fichier d’archives et la mémoire ont manqué à l’Algérie l’occasion de criminaliser le colonialisme et de demander réparation pour les crimes coloniaux français en Algérie. Pour ce faire, il a appelé les historiens, sociologues et les psychologues à se mobiliser pour écrire et normaliser l’histoire de l’Algérie, l’estimant « pas encore écrite », ajoutant que la question d’indemnisation des victimes nécessite, en principe, un dossier bien ficelé, contrairement à la criminalisation du colonialisme.
Le conseiller à la Présidence a ajouté que l’Algérie possède une grande quantité d’archives, mais qui ne couvre pas la période coloniale, bien qu’il y en ait assez pour condamner le colonialisme et ses crimes, appelant les spécialistes à documenter les séquelles psychologiques et sociales des crimes d’appauvrissement et de déplacement commises contre la population locale. Il a appelé aussi à « accorder au dossier des explosions nucléaires toute l’attention nécessaire », ajoutant qu’il a demandé aux médecins dans le Sud de répertorier les maladies et distorsions causées par les bombardements et explosions survenues pendant la période coloniale.
Le conseiller à la Présidence en charge des Archives nationales a regretté l’absence de l’université dans le domaine de l’Histoire et son incapacité à produire une méthodologie algérienne pour l’approche historique nationale, dénonçant le fait que beaucoup d’historiens algériens sont tombés dans le piège de la méthodologie française, dont les fondamentaux laïcs ne sont pas en adéquation avec le processus de l’Histoire algérienne.
En guise d’exemples pour étayer ses propos, Chikhi a évoqué l’omission du rôle de l’Association des Oulémas algériens malgré sa contribution efficace dans la distribution du manifeste de 1943, qui a été le prélude au soulèvement de 1945, qui a entraîné les événements du 8 mai 1945. Pour Chikhi, la méthodologie française en histoire exclut les éléments de base de la personnalité algérienne (traditions, Religion et langue), voire même, au contraire, « il les a combattues».
Le directeur général des Archives nationales a insisté sur la nécessité de faire la différence entre la mémoire et l’Histoire, ajoutant que la précision et la connaissance de l’Histoire ont fait que de nombreux chercheurs se dispensent de la mémoire, dont le rôle est de renforcer la fierté de son appartenance identitaire, poursuivant que l’Algérie doit construire un bon citoyen, ce qui est le rôle de la mémoire de rendre l’Algérien très fier des valeurs et Histoire de son pays.
« L’histoire en elle-même ne suffit pas pour renforcer cette fierté », explique Chikhi qui a révélé la reprise, prochainement, des négociations avec la France sur les archives, confirmant la volonté de la partie algérienne de les voir restituées.
H. M.

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