Accueil ACTUALITÉ Divorce : les conseils matrimoniaux pour juguler le fléau ?

Divorce : les conseils matrimoniaux pour juguler le fléau ?

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Un conseiller matrimonial a prôné hier à Alger de maintenir le cap sur les aspects préventifs en matière de parade à opposer à l’encontre de l’augmentation du taux de divorces en Algérie.
Cependant, il s’est fort, fait de dénoncer l’usage des statistiques fait par les masse-médias, considérant qu’il n’existe pas de chiffres fiables jusqu’à l’heure actuelle. Samir Dehrib s’exprimait à l’occasion du forum du quotidien arabophone El Wassat et il n’a pas manqué de relever que l’arsenal juridique national, ne traite pas de l’origine des problèmes que connait la famille algérienne, mais, est de nature cœrcitive et limité aux seules conséquences de la violence vécue au sein du couple. Interpellé sur la question du code de la famille, Samir Dehrib interpelle l’ensemble de la société à participer à l’élaboration de ce texte. La société ne peut se construire qu’avec la construction de la famille, a-t-il en effet dit appelant à être réaliste. Le code pénal amendé récemment a apporté peu de chose à la famille. Il renferme beaucoup plus d’inconvénients que d’éléments positifs. La violence, a-t-il cité à titre d’exemple, s’exerce aussi bien contre la femme que l’homme. Le couple est devenu une arène où s’affronte deux individus, alors qu’en principe il devrait constituer un espace de complémentarité entre l’homme et la femme. Les amendements apportés au code pénal consacrent la différence entre l’homme et la femme, créant une faille entre les deux parties. «Nous nous attendions à une loi qui consacre la pérennité de la famille », a déclaré l’orateur, citant à l’appui l’exemple de la Malaisie où, a-t-il assuré, il existe des missions de formation et d’apprentissage destinées aux candidats au mariage. «J’aurais aimé que l’accent soit plus mis sur l’aspect préventif dans le cadre de cet amendement. La violence conjugale n’est pas exercée uniquement sur la femme. Même l’homme en pâtit », a-t-il admis tout en assurant que la révision du code pénal a pris l’allure de pompiers envoyé éteindre un incendie alors que, a-t-il martelé, il s’agit de traiter de l’origine de la violence conjugale et de la violence que subit en général la femme. Le mariage est un rapport de force, mais il y a des familles, même en nombre minimes, qui nagent dans le bonheur, a-t-il reconnu tout en appelant les médias à ne pas trop focaliser sur les portraits négatifs de la société algériennes. Il y a bien des exemples-types à présenter aux lecteurs, a-t-il assuré.
La Malaisie, un exemple que Samir Dehrib affectionne, est un pays précurseur. L’enseignement aux candidats au mariage est obligatoire. La famille traditionnelle algérienne assurait cette fonction avant l’avènement des moyens technologiques de communication. À une certaine époque, le divorce était considéré comme une tare. Actuellement, l’augmentation des cas de divorce va être aggravée par la mise en place de la pension alimentaire instituée par les pouvoirs publics au bénéfice de la femme divorcée ayant des enfants à charge. «Nous aurions souhaité plutôt qu’une pension soit accordée aux veuves et aux femmes célibataires ayant atteint l’âge du mariage », s’est-il plu à considérer. Actuellement, dès qu’il y a problème au sein du couple, l’homme ou la femme s’adresse directement au juge quand l’homme ne sollicite pas l’avis de l’imam du quartier et la femme auprès de sa maman. C’est là qu’intervient le rôle du conseiller matrimonial, selon l’orateur étant lui-même un conseiller matrimonial. À contre-courant des chiffres rapportés par la presse, le conférencier estime à 6% le taux du divorce en Algérie sur un total de 100 000 mariages. Enfin, la correction qu’inflige l’homme à son épouse tel qu’exprimé par la jurisprudence musulmane est une exception, a-t-il avoué. Et pour Samir Dehrib de faire promotion des missions qu’accompli le conseiller matrimonial en matière de règlement des conflits qui surgissent dans le couple. Il a même proposé l’ouverture de centres destinés à résoudre les conflits conjugaux, rendus nécessaires car la famille algérienne d’aujourd’hui n’inculque plus les comportements à adopter face à de telles situations. Au lieu de bâtir une prison, construisons un centre de formation et d’apprentissage aux candidats au mariage, a-t-il opiné estimant que l’arsenal juridique algérien renferme encore des lacunes. Le code de la famille n’est pas exempt de lacunes, a reconnu le président de la République lui-même dans un message adressé le 8 mars dernier à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme. Sur ce registre, il a instruit le gouvernement de constituer un comité ad hoc afin de palier à ces lacunes, notamment les aspects relatifs au divorce. Le code de la famille est un texte adopté en 1984 sous l’ère du parti unique. Il a été révisé en 2005. De nombreuses voix sont carrément pour son abrogation, considérant qu’il est en contradiction avec la Constitutionnel qui énonce l’égalité des deux sexes. Le conseiller matrimonial Samir Dehrib est membre de l’Association des ulémas musulmans algériens et également membre de l’Union internationale de l’apprentissage et de l’orientation familiales. Il n’a de cesse, depuis exactement cinq ans, de réitérer aux autorités publiques une insistance demande se résumant en l’institution d’une commune-pilote, où sera ouvert un centre d’apprentissage et de formation aux candidats au mariage.
Mohamed Djamel

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