Le chef de l’État, Abdelkader Bensalah, a appelé jeudi soir, le peuple algérien à faire du prochain scrutin présidentiel une « fête nationale » et à se mobiliser autour pour la réussite de ce rendez-vous électoral « crucial » pour l’avenir du pays.
« Au moment où nous célébrons ce glorieux anniversaire, j’exhorte le peuple algérien, encore une fois, à faire de la prochaine échéance une fête nationale qui apportera le coup de grâce à ceux qui dissimulent la haine et l’animosité aux enfants et petits-enfants des Chouhada de Novembre » a déclaré le chef de l’État qui s’exprimait dans un discours à l’occasion du 65e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954.
Et d’ajouter « les Algériens sauront barrer la route à ceux qui cherchent à instrumentaliser les règles et principes de la démocratie », avant d’appeler le peuple algérien à une grande mobilisation pour « la réussite de la prochaine échéance électorale ».
Plus menaçant le chef de l’État a affirmé que « l’État fera face à toutes les velléités de manœuvre », et le peuple, a t-il encore enchaîné, doit être « vigilant et prudent » pour barrer la route aux « cercles malveillants et à leurs actes hostiles à la patrie », estimant que la création de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) et l’introduction d’amendements substantiels dans le régime électoral « constituent une réponse concrète aux principales revendications exprimées par les manifestants lors de leurs marches pacifiques pour un changement profond du mode de gouvernance ». Et de poursuivre, c’est également « une réponse à la demande pressante de la classe politique de mettre en place de nouvelles règles garantissant la transparence des élections ».
Le chef de l’État Abderkader Bensalah, emboîte ainsi le pas au chef d’État major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, qui avait réitéré quelques heures plutôt, la tenue dans les délais de la prochaine élection présidentielle. Le discours de Bensalah n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, et la réaction de la rue ne s’est pas faite attendre. En effet à peine quelques heures après le discours du chef de l’État, que la population est descendue dans les rues et ruelles d’Alger pour réitérer, à son tour, le rejet de l’agenda électoral du pouvoir et sa politique du « fait accompli ».
Que ce soit à Bab El Oued, la Place des martyrs, la Grande Poste et ailleurs, les manifestants, jeunes et moins jeunes, et après avoir observé une minute de silence à la mémoire des chouhada à la veille du 65è anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne du 1er Novembre 1954 et chanté en chœur l’hymne national, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et promettent de «faire échouer» cette élection jusqu’au départ de tout le système.
Et comme par hasard, le 1er Novembre de cette année, coïncide avec le 37é vendredi de révolte populaire pacifique, qui a entamé son 9e mois, sans perdre de sa détermination et de son « aura », et à voir les nombreux appels sur les réseaux sociaux et autres pour marquer cette date symbole, la marche d’hier a été grandiose et fabuleuse.
B. O.