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DIALOGUE STRATÉGIQUE ALGÉRIE- ÉTATS-UNIS : Une délégation américaine à Alger les 9 et 10 mars

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La secrétaire d’État adjointe des États-Unis, Mme Wendy Sherman

La crise ukrainienne, l’opération militaire russe dans ce pays et les sanctions décidées par les pays occidentaux contre la Russie, marquent quasiment toute l’activité diplomatique internationale, développée depuis une dizaine de jours essentiellement sur deux volets, politique et économique, aussi pressants l’un que l’autre.

Dans ce contexte, le département d’État américain a publié, jeudi, sur son site officiel, un communiqué annonçant que la secrétaire d’État adjointe des États-Unis, Mme Wendy Sherman se rendra, du 9 au 10 mars, à Alger où elle rencontrera le président Abdelmadjid Tebboune pour discuter de questions bilatérales et régionales. Selon la même source, elle rencontrera, le 10 mars, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et dirigera la délégation américaine pour le cinquième dialogue stratégique américano-algérien, et rencontrera également des lycéennes et des étudiantes participant à un programme STEM parrainé par les États-Unis et des représentants locaux d’entreprises américaines.
Ce déplacement s’inscrit dans un périple qui comprend, du 4 au 11 mars, en plus de l’Algérie, la Turquie, l’Espagne, le Maroc et l’Égypte. Pour rappel, la première session du dialogue stratégique entre l’Algérie et les États-Unis s’est tenue à Washington, en octobre 2012. La délégation algérienne était conduite par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, à l’époque, Abdelkader Messahel, qui avait eu, à cette occasion, des entretiens au département d’État et à la Maison-Blanche avec, notamment, Mme Wendy Sherman, qui était, à ce moment, la sous-secrétaire d’État aux Affaires politiques. La deuxième session s’est ensuite tenue, à Alger, en avril 2014, la troisième à Washington, en avril 2015, et la quatrième a eu lieu les 28 et 29 janvier 2019 à Washington, co-présidée par Abdelkader Messahel, devenu ministre des Affaires étrangères, et le Secrétaire d’État américain, Michael Pompeo.
C’est, donc, plus de trois ans après que va se tenir la cinquième session du dialogue stratégique entre l’Algérie et les États-Unis, dans un contexte international complètement bouleversé par la crise ukrainienne. Dans cette crise, les pays occidentaux, qui sont, sauf quelques rares exceptions, membres de l’OTAN, tentent de rallier les pays hors-OTAN à leurs positions, sans grand succès si on se réfère au résultat du vote de l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution non contraignante sur la crise ukrainienne. Ce résultat a fait ressortir que 5 pays ont voté contre et 35 pays se sont abstenus, alors que 141 pays ont voté pour. Les chiffres sont trompeurs car, quand on voit le détail des pays (superficie, population, poids économique), qui n’ont pas adhéré à la démarche occidentale et ceux qui ont approuvé cette démarche, la signification de ce vote prend un tout autre sens. L’objectif des pays occidentaux est de laisser croire que la Russie est isolée, mais la réalité des faits est plus nuancée, voire prouvant le contraire.
Parmi les pays qui se sont abstenus, il y a l’Algérie, la Chine, l’Inde, le Pakistan, les Émirats arabes unis, l’Afrique du Sud, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso, le Centrafrique…  Indice probant, parmi d’autres: le Sénégal, qui assure la présidence de l’Union africaine, s’est opposé au recrutement, sur son sol, par l’ambassade d’Ukraine à Dakar, de mercenaires pour combattre contre l’armée russe. Côté sanctions économiques anti-russes, également, il semble bien qu’il y ait quelques couacs et pas des moindres: des sources médiatiques indiquent que TotalEnergies a décidé de rester en Russie et de conserver ses participations sur place et que l’entreprise Danone aussi n’envisage pas de se retirer de ce pays. En fait, devant les risques sérieux entraînés par l’effet boomerang, des pays et opérateurs qui sont tenus d’appliquer les sanctions, veulent préserver leurs intérêts en aménageant dans le dispositif de sanctions contre la Russie, des brèches, dont certaines sont tolérées sous le déguisement de « cas exceptionnels ».
M’hamed Rebah

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