Les relations entre le Maroc et l’Espagne risquent de se tendre encore plus après la tentative « d’invasion », jeudi dernier, des enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila par plus de 1200 migrants clandestins. L’incident qui n’est pas le premier du genre, puisque le Makhzen y avait recouru au mois de mai dernier a été condamné par le gouvernement de Madrid qui est de plus en plus irrité par, les gestes de provocation du Maroc qui avait annoncé, il y a quelques jours son intention de déployer des batteries de missiles dans certaines villes du nord à l’instar de Tetouan et Tanger. En effet, les autorités locales de Ceuta et Mellila ont annoncé que dans la nuit de jeudi dernier, quelque 1.200 migrants ont tenté de franchir la haute clôture protégeant l’enclave espagnole, sur la côte nord du Maroc et environ 350 d’entre eux y sont parvenus. Cette tentative intervient au lendemain d’une autre impliquant 2 500 migrants et moins d’une année après un afflux massif de milliers de candidats à l’émigration dans l’enclave de Ceuta, orchestré par les autorités marocaines. « À environ 06H00 (05H00 GMT) jeudi, , le commandement de la Garde civile a aperçu un groupe d’environ 1 200 migrants s’approcher de la clôture », a indiqué la préfecture de Melilla dans un communiqué. Les candidats à l’émigration ont commencé à tenter, vers 07H25 (06H25 GMT), de franchir la clôture. Nous estimons qu’environ 350 sont entrés dans la ville », a poursuivi le communiqué de la préfecture. Mercredi, 2 500 migrants avaient fait de même lors de la tentative de passage la plus massive jamais enregistrée dans cette enclave. Près de 500 ont réussi à entrer à Melilla. Sur l’ensemble de l’année 2021,
1 092 migrants ont réussi à entrer à Melilla, d’après les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur. Ces entrées massives dans l’enclave espagnole de Melilla interviennent moins d’une année après celle enregistrée les 17 et 18 mai derniers quand des milliers de candidats à l’émigration, dont de nombreux jeunes, ont afflué illégalement dans l’enclave de Ceuta, avec la complicité des garde-frontières marocains. En deux jours, jusqu’à
12 000 migrants ont traversé la frontière de l’enclave espagnole, « engloutissant » la ville de 80 000 habitants. Le gouvernement du richissime Aziz Akhannouch, peine à faire accepter, par la population son programme économique et social tout comme il n’est pas parvenu à faire taire la contestation de sa politique de normalisation de ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste.
Le Makhzen a poussé dans la pauvreté de larges couches de la société marocaine. Selon des études socio-économiques réalisées par un bureau d’études français, la classe moyenne n’est plus qu’un lointain souvenir. Le fossé s’est creusé entre les riches, soutenus par le makhzen et certains investisseurs européens qui ont jeté leur dévolu sur les riadhs des quartiers antiques des villes marocaines pour en faire des résidences touristiques, des préteurs sur gages israéliens et par des cercles dans le dernier carré de la famille royale. D’ailleurs, selon de nombreux analystes la menace d’une explosion sociale est de plus en plus évoquée dans les cercles du pouvoir marocain. À ce titre, des experts en désinformation et dans les actions anti-manifestations, ont séjourné récemment en Israël pour s’imprégner de l’expérience de l’entité sioniste face à l’intifadha dans les territoires palestiniens occupés.
Le Makhzen verse dans la diversion
La jeunesse marocaine et en l’absence de perspectives d’avenir verse dans le trafic de drogue, la prostitution ou l’émigration clandestine. Récemment, des opposants marocains, installés en Europe, ont dénoncé l’apparition d‘un tourisme sexuel encouragé même par des clubs et des tours opérators européens. De jeunes filles et garçons, pour gagner de quoi manger n’hésitent pas à faire de leurs corps un objet sexuel pour les riches venus d’Europe. Le royaume est en train de détrôner la Thaïlande dans ce domaine. Récemment, le gouvernement de Aziz Akhannouch, qui avait prévu d’opérer des ponctions sur les salaires des enseignants et des personnels de l’administration publique a décidé de faire machine arrière pour ne pas embraser encore plus le front social. Le gouvernement marocain pour financer l’effort de guerre au Sahara occidental et pour tempérer les retombées négatives de la pandémie qui ont accentué le déficit des dépenses publiques avait prévu de réduire certaines catégories de salaires. Mais face à la levée de boucliers de plusieurs organisations et syndicats, il a décidé d’annuler cette mesure. Le Malkhzen qui a tout tenté pour gagner l’adhésion des Marocains à sa politique de normalisation avec l’Etat hébreu avait même tenté d’instrumentaliser le drame du petit Rayane mort dans un puits. Les télévisions aussi bien publiques que privées et certains sites qui lui sont proches ont tout tenté pour présenter ce drame comme l’occasion de renouveler son allégeance au roi M6, ont perdu sur toute la ligne, puisque sitôt l’enfant enterré, les Marocains ont repris la contestation. Aujourd’hui dans ses efforts de diversion, le Makhzen envoie des cohortes de jeunes désoeuvrés à l’assaut des enclaves espagnoles. Les autorités de Ceuta ont accusé le Maroc d’avoir manipulé les mineurs pour les encourager à franchir la frontière afin d’exercer une pression sur Madrid dans le contexte de la crise diplomatique entre les deux pays née depuis la présence sur le territoire espagnol du président sahraoui, Brahim Ghali, pour des soins et la volonté de Rabat de déployer des missiles sur certaines villes côtières du nord du pays.
Slimane B.
