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Détenus algériens en Irak : l’appel de détresse des familles

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Les familles des Algériens détenus ou disparus en Irak expriment leur « très vive inquiétude quant aux exécutions surprises et aléatoires des condamnations à morts prononcées contre leurs proches ». Un appel a été lancé pour la mobilisation citoyenne autour de cette cause, selon un communiqué de la Coordination de ces familles, parvenu à notre rédaction.
L’appel de détresse de cette Coordination intervient suite à la publication par des réseaux sociaux d’une lettre transmise par un détenu algérien en Irak, Tarek Rif, dans laquelle « il fait part de l’exécution d’un groupe de détenus sunnites à la prison de Nassiriya, par les autorités irakiennes, qui ont procédé à l’isolement d’un deuxième groupe, dont fait partie ce ressortissant algérien, avec l’intention de les exécuter eux aussi ».
Selon Kadour Houari, chargé de la coordination avec les instances nationales et internationales à la Coordination des familles d’Algériens détenus en Irak (CFADI) et signataire du communiqué, cette association « demande aux autorités irakiennes et algériennes, des explications quant à la véracité de ses informations, en précisant que la partie algérienne a été informée officiellement sans qu’il n’y est aucune réaction de sa part ». Houari juge, à ce titre « les démarches diplomatiques algériennes très nettement insatisfaisantes, notamment à la suite de la condamnation à mort de Rif, en décembre 2014.
Dans ce cadre, la CFADI qui est affiliée à la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, avait adressé plusieurs correspondances à l’Organisation non gouvernementale, Amnistie internationale, pour « dénoncer cette condamnation, ainsi que les traitements inhumains imposés au ressortissant algérien, qui s’est vu interdire même les communications téléphoniques avec sa famille » rapporte le communiqué en question.
Aussi, selon la même source, la CFADI demande au pouvoir et à la société civile « un soutien urgent à tous les détenus algériens dans les prisons irakiennes, non seulement en vue de les remettre tous en liberté mais aussi pour éviter une deuxième tragédie après l’exécution, en 2012, de M. A. B, par le régime de Nouri Maleki, en dépit des promesses tenues par ce même régime en 2008 et qui restent jusque là vaines ».
Par ailleurs, la Coordination des familles des détenus tient à préciser que ses actions et revendications « ne concernent en aucun cas les ressortissants algériens membres de l’Organisation Daech et la faction Ennousra et qu’elle défend que ceux ayant rejoint l’Irak au début des années 90 ». Elle appelle, ainsi les autorités irakiennes, dans leur lutte antiterroriste, à « respecter les droits des détenus, notamment Algériens, en leur assurant de nouveaux procès justes et transparents, pas comme ceux de 2004, similaires aux procès des tribunaux militaires en l’absence du minimum des droits ». Il y a lieu signaler, d’autre part, la difficulté des conditions de travail pour cette coordination. Le 21 avril 2015, facebook avait supprimé sa page animée en langue arabe seulement trois jours après sa création. Cette page, qui comptait plus de 150 membres (une cinquantaine de journalistes, quinze avocats, autant de syndicalistes et 70 membres de la société civile), “permettait à tout un chacun de contourner la censure mise en place par le régime dans les médias traditionnels et de s’informer sur ce qui se passe réellement en Irak”, expliquait le coordinateur principal de l’association.
Lyes Azizi

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