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Front El-Moustakbel : Bélaid plaide pour la constitution d’un gouvernement de crise

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Les propos du secrétaire général du Front d’El-Moustakbel, Bélaid Abdelaziz, ont été tenus, ce samedi, à la salle El-Mouggar, lors de la célébration du quatrième anniversaire de la création du parti.

Une ambiance de fête dont a profité Bélaid Abdelaziz pour mettre en garde contre la crise multiforme, sociale, politique, économique et éthique, qui attend le pays, pas dans dix ou vingt ans, mais incessamment sous peu, évitant seulement d’en donner la date. «La crise est devant nos portes.», souligne-t-il. Pour y remédier, il propose, urgemment, de créer une cellule de crise, extensible à un gouvernement de crise. L’objectif étant, selon le conférencier, de sortir des sentiers battus : le gouvernement algérien est régi selon un système classique, dans lequel les règles administratives et de management propres aux pays développés ne sont pas respectées. Tout est politisé, indique-t-il. Portant l’estocade un peu loin, il ira jusqu’à accabler les ministres, sans les identifier, d’accorder des faveurs, aussi bien au profit des journalistes que des députés, pour que, chacun dans l’exercice de son métier, ne les dérange pas. Pour le moment, Bélaid n’a pas dévoilé les tenants et les aboutissants de ce projet, ni les mécanismes devant favoriser sa création, mais il y tient énergiquement, demeurant, à ses yeux, l’unique option pour endiguer, du moins atténuer, des proportions alarmantes que peut prendre la crise. Il suffit, seulement, d’avoir les moyens de sa politique, notamment dans ses aspects d’éthique politique et de respect de l’humain. On ne sait également si ce gouvernement de crise fonctionnera avec les mêmes hommes actuels, ou qu’il faut procéder à des rajeunissements. Car, il serait hasardeux, pour ne pas dire facétieux, de changer de système politique en maintenant les mêmes têtes qui auraient concouru à sa perte. Aussi, il ne faut pas oublier, selon les dires de Bélaid, que l’ère d’acheter la paix sociale avec de l’argent semblait révolue, au vu de la crise financière, prochainement économique si jamais des mesures appropriées ne soient pas initiées, qui fouette l’Algérie. Donc, l’alternative dont il se revendique à l’échelle trois (la troisième voie), est, entre autres, d’investir dans l’homme. Et, surtout, d’encourager, conformément à la réglementation en vigueur, l’investissement productif créateur de richesses. L’heure est à la préparation, scientifique et contributive, de l’élite de demain, celle qui saura assurer, selon lui toujours, le développement de la Nation sans les hydrocarbures, celles-ci étant, de toute façon, appelées à être reléguées à jouer les troisièmes couteaux en la matière, la chute drastique du prix du pétrole oblige.
Concernant ladite chute, le conférencier déclare avoir mis en garde le pouvoir quant à son imminence, mais ce dernier aurait fait preuve d’une réaction inadéquate. « J’avais alerté le gouvernement lorsque le baril était de 150 millions de dollars de baril, en lui prédisant une révision à la baisse désavantageuse pour l’économie du pays », tient-il à rappeler.
Une fois encore, le natif politique de l’Unja appelle la classe politique à plus de responsabilité dans leur choix politique, mais surtout dans l’exercice politique devenu des gesticulations fantaisistes et clownesques ou l’injure et le dénigrement prennent le dessus. Optant pour le style comparatif, Belaid Abdelaziz, la compare à un film, mais dont on ne connaît ni le réalisateur, ni le producteur. Le Front El-Moustakbel, est, comme déjà souligné, une formation politique adepte de la troisième voie, ne jouant pas la trompette pour le pouvoir, comme il ne fait pas de l’opposition « castratrice ».
Concernant sa position pour la Constitution, le Sg du Front dit n’avoir exercé aucune pression sur ses trois députés, d’Alger, d’Adrar et de Béjaïa, est que celle-ci (la position, ndlr) n’est que la manifestation de la conviction de ses trois parlementaires. Pour s’y faire, le parti et ses représentants avaient, après concertation, pesé le pour et le contre, comparant les faits positifs et négatifs contenus dans l’avant-projet de révision constitutionnelle. Décision a été prise lorsque la balance au profit des avantages ait chaviré. D’ailleurs, le Front n’est pas étranger au fait que plusieurs articles qu’il a proposés aient été retenus par la Constitution, notamment les axes portant sur le développement des ressources humaines, la dotation des services en technologie de l’information et de la communication, l’essor de l’agriculture, l’encouragement de l’investissement notamment le financement étranger au profit du volet de la transformation en agriculture. Le grand acquis induit par l’amendement de la Constitution est, aux yeux de Bélaid, la création de l’Instance nationale indépendante des élections, susceptible de mettre les jalons d’une 2ème République. Mais, le pari gagnant demeure, selon lui, dans le fait qu’elle ne soit pas rattachée aux Institutions de l’État. Sinon les pressions qu’exerceraient sur elles ministres, walis et autres administratifs, ne la rendra, met-il en garde, qu’un faire-valoir aux mains du pouvoir. Un de plus.
A titre d’information, lors de la célébration du quatrième anniversaire, le Front El-Moustakbel a été renforcé par l’adhésion de six militants du FFS. Ce que semble couronner le marathon effectué, conjoncturellement par le Front pour assister ses adhérents dans l’organisation événementielle dans leurs régions respectives. Une projection vidéo de 14 minutes a illustré les principales haltes, à Béjaïa, Batna, Oum-El Bouaghi, Boumerdès, Tébessa, Saïda, dans le cadre de la célébration de fêtes nationales et autres anniversaires célébrant la création du Parti. La journée a été également une occasion pour décerner des prix et des cadeaux au profit de quelques adhérents reconnus sur la scène nationale. Parmi eux, la sprinteuse Souheir Bouali. Une séance dédiée à Alhane Wa Chabab a été également au menu du programme.
Zaid Zoheir

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