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D’APRÈS L’UGCAA : Il n’en reste que 7000 boulangeries dans le pays

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Les boulangeries sont-elles en voie de disparition à cause du prix du pain? D’après Aïssam Bedrissi, responsable  à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui se réfère aux dernières données du Centre national du registre de commerce (CNRC), sur 21 000 boulangeries que comptait le pays, il n’en reste plus que 7 000, après des annulations de registres de commerce pour faillite. Rien n’indiquerait que ce chiffre va remonter.

En cause, le prix du pain subventionné vendu à 10 DA par 90 % des boulangeries qui ne s’en sortent pas, parce qu’elles ne vendent que ce pain et pas de pâtisseries. Le tableau dressé par Aïssam Bedrissi serait-il aussi alarmant? D’après des observateurs, le recul du nombre de boulangeries serait dû à leur conversion dans la pâtisserie qui rapporte nettement plus du fait d’un système de prix flexible. Il y a également la transformation en fast-food, la «mal bouffe» rapide, qui garantit également une rapide prospérité, d’après ces mêmes observateurs. Ces commerçants profitent des prix et tarifs subventionnés par l’État sur les produits et services comme le sucre, huile, farine, lait, électricité, gaz, eau. Quant aux boulangeries qui ne vendent que du pain, certaines ne pratiquent que les prix de 15 DA, « pain amélioré », et plus, pour d’autres variétés de pain. Il est très rare de trouver du pain à 10 DA. Des boulangers ont trouvé le moyen de faire de substantiels profits en établissant un «partenariat» avec l’informel qui permet de transférer vers le trottoir le pain qui est vendu à un prix encore plus élevé, par une personne qui n’a à supporter aucune charge. Résultat: les clients sont surpris de s’entendre répondre dans la boulangerie, «il n’y a plus de pain !», alors qu’il y en a plein, juste à côté, dans la rue, dans des bacs posés à même le sol, au milieu de saletés et balayés par la poussière, en violation des règles d’hygiène appliquées au commerce du pain. Tant que l’informel est là, il est inutile de parler de normes dans le commerce, surtout en matière d’hygiène et de sécurité. Au début de cette année, c’est par le pain qu’a commencé la tendance aux augmentations surprises des prix des produits de large consommation (légumes, fruits, lait, huile, café, pates,…), accélérant ainsi la chute du pouvoir d’achat de la grande majorité des Algériens, due à l’impact sur l’emploi et les revenus, des mesures prises pour prévenir la propagation de la Covid-19. Cette situation a justifié d’aller plus vite dans la promulgation et l’entrée en vigueur de la loi visant à sanctionner les spéculateurs. Le caractère ultrasensible du commerce du pain et la symbolique de son prix, sont parfaitement compris par les acteurs concernés  principalement au sein du ministère du Commerce et parmi les représentants des boulangers. Ils multiplient les réunions de concertations pour empêcher les boulangers de continuer à vendre le pain subventionné à 15 DA, après avoir commencé à le faire illégalement.
En contrepartie, les pouvoirs publics s’engagent à satisfaire progressivement toutes les revendications exprimées par les boulangers. Lundi dernier, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a affirmé la volonté des pouvoirs publics de prendre en charge toutes les préoccupations des boulangers, soulignant le rôle du dialogue continu avec tous les partenaires dans ce sens. Les différents Départements ministériels concernés par le dossier (Commerce, Intérieur, Finances, Travail, Industrie, Agriculture, Environnement) ont participé à une réunion de coordination présidée par le ministre du Commerce, en présence de représentants de l’UGCAA et de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA). La participation « active » de tous les départements ministériels à ces rencontres est perçue comme le reflet de la volonté des pouvoirs publics de prendre en charge toutes les préoccupations soulevées par les représentants des boulangers.
M’hamed Rebah

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