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Dans la même veine que celles qui l’ont élu président par acclamation : Une AGO de la FAF qui tourne au plébiscite pour Raouraoua

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On disait réglée la succession et donc le départ programmé de Raouraoua. La dernière AGO de la FAF a démontré tout le contraire. Suspense plus que jamais relancé. Qui osera le défier et se porter candidat ? La question est là.

L’inutile bras de fer
Imperturbable, sûr de ses arguments, le président sortant a su répondre à ses détracteurs, tout en laissant à ses pairs, qui se sont levés comme un seul homme pour le soutenir, d’ouvrir le bal avec des messages clairs aux potentiels candidats à sa succession qui tardent à s‘annoncer attendant probablement ce qu’il décidera quant à son avenir. De peur surtout d’une véritable raclée, les jeux semblant si toutefois, et sous toute réserve, l’intéressé levait officiellement le voile sur ses intentions de briguer ou non un autre mandat.
Depuis ce fameux conclave de Sidi Moussa et cette AGO loin d’être ordinaire, le N°1 de Dely Brahim, pourtant critiqué de toutes parts, traîné carrément dans la boue et accusé de tous les maux, dont la régression inexorable de la discipline qu’il dirige de main de maître depuis plusieurs mandats déjà, n’aura, c’est le moins que l’on puisse dire, pas mis beaucoup de temps pour confirmer qu’il n’a pas encore trouvé le concurrent idéal à même d’entretenir un semblant de suspense avant le verdict des urnes dans un peu plus de trois semaines et qui devrait, sauf rebondissement de dernière minute, le conforter dans ses fonctions. Au-delà de l’approbation unanime (on n’aura vu aucune main se lever pour dire le contraire ou suggérer qu’il y ait une quelconque matière à discussion, encore moins de réserves) des bilans moral et financier de l’exercice (lire le mandat olympique de quatre ans pour lequel a été élu par acclamations) qui vient de s’écouler et qui met fin à toutes les spéculations ayant trait à sa gestion qualifiée d‘irréprochable, les observateurs auront retenu . . . l’aura restée intacte d’un homme convaincu (nul besoin de convaincre ?) de son travail et, nonobstant les résultats de l’E.N qui provoqueront la tempête médiatique, pour beaucoup marquée du sceau du règlement de comptes pour ne pas dire de l’insulte, qui suivra le très discutable rendement lors de la toute récente édition gabonaise de CAN où les Verts verront leurs espoirs s’envoler dès le 1er tour, de son apport indéniable (l’AGO n’a rien trouvé à redire comme l’ont montré les images T.V, signes évidents que le personnage reste incontournable, lui qui est invité à remettre ça et briguer un autre mandat pour terminer le boulot) au développement de la discipline. Au-delà donc de la confiance totale qui lui est renouvelée, la nette impression qui se dégage de ce «show» du CTN a une relation directe, non seulement avec la levée de boucliers qui a suivi le ratage monumental du «Club Algérie» à l’occasion de la dernière messe biennale du football continental, mais aussi et surtout avec ce bras de fer à distance avec la tutelle, son homme fort et premier responsable, le ministre El Hadi Ould Ali, dans la foulée de sa campagne (certains y verront, et on demande quant à nous à voir, une intention claire de débusquer les mauvais gestionnaires et de leur barrer la route, de nombreux présidents verront ainsi leurs objectifs de repartir sans encombres pour un autre mandat s’écrouler sous la pression, à l’image de certains noms qu’on pensait intouchables, le cas de Raouraoua, et on le confirmera, demeurant «spécial») faisant croire à l’opinion à une affaire réglée à l’avance, le sort de Raouraoua ne devant «pas tarder» à l’être.

Fait accompli ?
Décidé à s’opposer à une éventuelle reconduction du président de la FAF, le premier responsable du sport national, et dans la lancée du ménage réussi dans l’optique de faire barrage à certains noms, n’aura finalement pas vu venir ni senti le vent tourner, ses manœuvres de frapper le coup idéal en s’attaquant au patron de la toute puissante-FAF tournant court avec cette réponse cinglante de l’AGO appelée à trancher sur les bilans de celui qui, contre vents et marées, restera égal à lui-même et à ses principes. Au point de renverser la vapeur. Largement à son avantage et mettant tout le monde, la tutelle en tête, devant le fait accompli. La raison étant désormais et plus que jamais, qu’il a pratiquement son sort en main. Le seul à décider s’il rempilera ou pas. Manière de rappeler tout le poids du football. Toute sa puissance à laquelle même le politique n’en peut mais et peut se montrer tout simplement impuissant. C’est-à-dire, tout le contraire du sort réservé à d’autres disciplines où la tutelle a grandement pesé dans la prise de décisions. Pour ne pas dire du choix des hommes et de l’issue de l’isoloir. Avant donc même de révéler au grand jour ses véritables intentions, lui dont tous les efforts (il doit faire face, pour cet important poste dans la hiérarchie de la structure continentale et, partant, d’une nécessité absolue pour la représentativité de l’Algérie, à la rude concurrence du Marocain Laqjaâ qu’on dit très actif dans les coulisses) sont pour l’heure concentrés sur les élections de la CAF à l’effet de désigner le représentant de la zone Maghreb dans le Comité Exécutif. Que peut faire maintenant le MJS, qu’on sent exclu totalement du jeu devant un président qui avance ses pions sûrement mais dans un flou (qu’on peut qualifier d’artistique) total, avec beaucoup d’assurance. Tout simplement en position de force. Comme jamais depuis son arrivée aux affaires en 2009, lui qui peut agiter le quitus de l’AGO en guise d’argument imparable et qui le rendent automatiquement éligible. Aussi sûrement, également, qu’il dispose d’une autre corde à son arc et ces statuts de la Fifa avec cette indiction formelle au politique de s’ingérer dans les affaires du football, rendant évidemment creux, justement, les propos du MJS, aujourd’hui exclu pratiquement du jeu, et qui rassurait, entre autres, que «le ministère a les prérogatives d’évaluer l’activité de toutes les fédérations, tenues qu’elles sont de rendre des bilans en conformité avec les lois du pays qui sont faites pour être respectées avant tout.» En poursuivant, au risque bien sûr de se répéter et la réponse a été donnée par l’AGO, seule souveraine à décider de la solvabilité au double plan moral et financier du président sortant et de sa capacité à poursuivre l’aventure, que «le ministère a signé un contrat d’objectifs avec toutes les instances. Celui qui a honoré ce contrat qu’il reste, il n’y a pas de problème. Il peut continuer et on le soutiendra. Celui qui n’a pas atteint ses objectifs, en principe on n’a même pas à lui demander de céder sa place.»

Quand la Fifa …
Comprendra qui voudra le message de cette auguste assemblée qui ne réfléchira pas longtemps et ne mettra pas de gants pour démentir les pronostics en décidant de renouveler sa confiance à celui qui la dirige depuis maintenant huit (08) années, non sans rappeler, ou renvoyer un peu tout le monde aux règlements internationaux et l’extrême nécessité, sous peine de sanctions graves, de les respecter à la lettre, toute immixtion étant considérée intolérable. A-t-on, du côté du 1er Mai, bien étudié l’article 13 de cette même instance morale du football universel qui est sans équivoque et stipulant, par exemple, que «les membres des fédérations nationales ont l’obligation de diriger leurs affaires en toute indépendance et veiller à ce qu’aucun tiers ne s’immisce dans leurs affaires (…) la violation [de cet alinéa] entraînant également des sanctions, même si l’ingérence du tiers n’est pas imputable au membre concerné.» Pour mieux prévenir, l’article 17 est par ailleurs cité quand il s’agit de traiter l’indépendance des membres et de leurs organes, en précisant notamment que «chaque membre doit diriger ses affaires en toute indépendance sans l’ingérence d’aucun tiers.» Pas la peine donc d’aller chercher loin les explications pour trancher la question quant à la protection dont jouissent Raouraoua (on se prépare à lui dérouler, apparemment le tapis rouge si tant est il décidera de se porter candidat à son auto-succession qu’on croit inscrite à l’ordre d’une logique toute tracée par l’AGO et elle l’aura montré avec force en lui traçant le chemin) et son Bureau fédéral de la part de l’institution dirigée désormais par le successeur de Sepp Blatter, l’Italo-suisse Gianni Infantino, la première victime, et de choix, demeurant l’Equipe nationale, et bien sûr les clubs engagés extra-muros, sous la menace d’une suspension, lourde de conséquences, de toutes les compétitions internationales. Question (sur toutes les lèvres) des questions alors, en attendant des infos de la part de la Commission des candidatures (pour l’heure c’est le calme plat et on ne se bouscule pas au portillon car on sait que tout le monde est suspendu aux lèvres du président sortant) pour le vote du 30 mars en cours : Raouraoua, seul (merci l’AGO et les statuts de la Fifa ?) à pouvoir décider de son avenir à la tête de la FAF, est-il toujours intéressé par un nouveau bail et encore une fois, l’homme de la situation pour avoir le profil idéal? Si la réponse tarde à venir, on peut croire que l’homme, rassuré par la confiance que lui ont témoignée à nouveau ses pairs, n’est pas pressé de dévoiler ses cartes.
Tout aussi évident qu’il savoure la victoire éclatante qu’il vient de remporter dans son duel à distance avec une tutelle qui n’aura pas vu venir et pris le risque de franchir la ligne rouge tracée par une Fifa intransigeante quand il s’agit de faire respecter ses lois et règlements. On verra un peu plus clair dans les prochains jours.
Par Azouaou Aghiles

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