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Culture de pois chice à Aïn Témouchent : les semences de petit calibre découragent les agriculteurs

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Il y a environ trois mois, un céréalier qui fait partie du club des 50 avait, lors d’un point de presse, posé la question du développement de la filière des légumineuses, dans la wilaya d’Ain Témouchent. Il cite, tout particulièrement, la spéculation du pois chiche qui constitue une grande culture stratégique, largement pratiquée dans la wilaya. En termes de superficie, le pois chiche occupe 6500 à 7000 ha, soit le troisième rang après les céréales et le vignoble. Selon les statistiques, la wilaya d’Ain Temouchent couvre 30% des besoins nationaux. Le vrai problème qu’a soulevé le céréalier avait trait à la mauvaise qualité des semences importées de pois chiche. Selon lui il s’agit de grains de petits calibres non marchands que les agriculteurs, de la wilaya d’Ain Temouchent, remettent en cause.
Cette problématique devait susciter davantage de préoccupations non pas uniquement aux fellahs mais aussi et surtout aux responsables concernés. On comprend maintenant pourquoi les agriculteurs de la wilaya peinent pour pouvoir écouler la production et l’on se met du côté des CCLS qui refusent de réceptionner un produit de calibre déclassé et qui n’est pas marchand. Ce n’est pas uniquement ça qui fait mal. Aussi les consommateurs refusent de s’en approvisionner et préfèrent le produit importé de gros calibre qui coûte deux fois plus que celui produit localement et de mauvaise qualité. Ce sont des particuliers qui en achètent pour produire de la farine du pois chiche destinée à la préparation de la «Kalantita».
La réflexion menée par le céréalier n’a pas été prise en considération par ceux habilités et qui ont un droit de regard ou une responsabilité à l’égard du problème soulevé. Comment se fait-il qu’on continue à importer de la semence du pois chiche ? Et quelle semence par-dessus le marché ? Voilà le vrai débat qu’il faut mener aujourd’hui. On invite ceux en mesure d’apporter des explications. Et la communauté des céréaliers a le droit de savoir plus. Où sont parties les variétés du terroir ? Que pensent les scientifiques et les experts en la matière ? Devons-nous continuer éternellement à importer des semences ? Le céréalier du club des 50 a mis le doigt là où il fallait le mettre et que beaucoup d’autres demeurent sans réactions tellement la confusion règne et prend le dessus pour berner les esprits. Depuis peu, un chef de service de la DSA avait regretté de voir les superficies du pois chiche régressaient. L’étendue ensemencée en 2014 était de 6500 ha environ contre 4800 ha en 2015. Il faut se rendre à l’évidence et mener une lecture d’analyse afin de déterminer les vraies causes de ce déclin. Pratiquement il s’agit là près de 2000 ha de moins. Si l’on traduit cette superficie autrement et à raison de 20 ha en moyenne par unité cela équivaut 100 fellahs qui auraient renoncé à la pratique du légumineux pois chiche. Certains sont allés vite en besogne et évoquent le problème de la main- d’œuvre qui fait défaut.
Ce n’est pas le facteur prépondérant selon notre humble avis et la réponse toute prête a été faite par le céréalier qui reproche aux responsables concernés de ne pas pouvoir les approvisionner en semences de qualité requise.
Une enquête est ouverte et ça concerne les fellahs de plusieurs wilayas qui sont dans la même situation que leurs collègues d’Ain Témouchent. Le ministre de l’Agriculture est interpellé et doit faire éclater la vérité, la face cachée d’une importation de semence de pois chiche de faible calibre, comme le souligne le céréalier du club des 50.
Boualem Belhadri

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