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Crise économique L’industrie gazière à la rescousse

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Tradition triennale, le Symposium de l’Association algérienne de l’industrie du gaz (AIG) tiendra, les 16 et 17 février, à l’hôtel Sheraton (Club des Pins), sa 5ème édition. La séance inaugurale, prévue ce matin (16 février), est dévolue à deux ministres, Salah Khebri, de l’Énergie, et Abdessalem Bouchouareb, de l’Industrie et des Mines, qui seront secondés dans cette tâche par les deux P-DG des Groupes les plus médiatisés (Sonatrach et Sonelgaz), Amine Mazouzi, qui est en même temps président de l’AIG, et Noureddine Boutarfa portant aussi la casquette de Président du Comité algérien de l’énergie (CAE). C’est dire que l’importance que revêt cette manifestation intitulée, « la technologie, moteur de développement des ressources gazières et de diversification des échanges et des usages ».

Pas moins de 700 personnes sont attendues, soit le gotha de la chaîne industrielle du gaz, à recruter dans le monde des professionnels de l’Énergie, nationaux et étrangers, mais aussi en milieu académique. Ce nombre aurait pu être revu à la hausse, si des conditions logistiques avaient été réunies opportunément, regrette Abdelmadjid Attar, vice-président de l’AIG et ex-P-DG de la Sonatrach, lors du point de presse animé dans la matinée de lundi. Selon Benbahmed Djilali, président comité programme, au sein de l’AIG, il est prévu 90 communications, dont 41 orales, données par des internationaux, 62, et des nationaux, 28. En sus, 7 sessions posters en mode électronique, avec 32 postes répartis sur deux jours, des sessions orales, et 2 tables rondes, «comment approvisionner le monde en gaz naturel dans le futur », « l’apport du partenariat à l’industrie du gaz en Algérie, et la contribution de l’entreprise algérienne à l’intégration Nationale» qui contribueront à établir un cadre de concertation et d’échanges d’expériences dans le domaine gazier.
Sonatrach aura à participer, selon les chiffres communiqués, avec 37 travaux, Sonelgaz, 5, et l’université avec 17. Complémentairement à ses objectifs classiques, à savoir, la création d’un espace de réflexion et de convergences des compétences au service de l’industrie gazière algérienne ; de participation aux travaux de l’Union internationale du Gaz et dans les espaces internationaux ; de développement de coopération avec les associations activant dans le même domaine, l’AIG a, dans le même esprit qu’il anime, innové en « prospectant » dans d’autres volets ayant, mutations mondiales obligent, un lien très étroit avec l’industrie gazière. Il s’agit du rôle des assurances dans l’industrie du gaz, de la gestion des risques liés à l’utilisation du gaz, les progrès technologique dans l’amont gazier et les services rendus par les métiers transverses à l’industrie gazière.

Technologie : tout le monde en parle !
Progressivement, le mot d’ordre de bâtir la politique de l’Algérie sur le savoir, technologie et innovation, semble avoir ses échos en divers milieux. L’AIG en fait partie, elle, qui a pris conscience à l’issue de la tenue de 4ème symposium, en 2013, selon les dires de Abdelmadjid Attar. Déjà, l’acte d’intituler cette dernière d’un titre accrocheur, « le gaz naturel, énergie du 21ème siècle, la transition à venir », attestait de la motivation résiderait dans deux faits. Le premier, la place stratégique qu’occupe l’Algérie dans le classement mondial des pays gazier : 8ème producteur de gaz naturel et 8ème exportateur de gaz naturel.
Ce « privilège » devait lui inspirer l’idée d’être en fréquente connexion avec les mutations mondiales, qu’elles soient d’ordre géostratégique ou géopolitique, qu’illustre la récurrence des conflits mondiaux et leur impact sur la politique des prix, que ne peut même pas expliqué Abdelmadjid Attar, ou d’ordre naturelle, que traduit la lancinante problématique du réchauffement climatique, laquelle devant impacter, graduellement, une modification « des équilibres entre les différentes ressources énergétiques et les modèles de consommation », selon les propos d’Amine Mazouzi, président de l’AIG, publiés dans le Guide édité à l’occasion de ce 5ème Symposium. La nouvelle carte gazière mondiale serait en train d’être redéfinie, et le pays doit y faire partie. En force. Le deuxième fait, et pas des moindres, serait lié au risque de chute des prix du gaz, car indexé sur celui du pétrole, garant incontournable de la sécurité d’approvisionnement du marché mondial. « Mais c’est seulement dans six mois que la baisse du prix du gaz sera constaté », précise Abdelmadjid Attar. Aussi, l’Algérie demeure un acteur incontournable au sein de l’UIG, Union internationale du Gaz, dont l’AIG est membre statutaire, et surtout chargée de la veille au sein du Comité commercial. C’est dans ce contexte de frayeurs « inévitables » ou d’incertitudes, selon la formule consacrée, que l’Algérie doit, devrait, parer au plus pressé, surtout depuis qu’il a été prouvé que le gaz, la ressource non renouvelable la plus abondante, est l’allié incontournable de l’énergie de demain, à savoir les énergies renouvelables, dont des spécialistes, ne mâchant nullement leurs mots, lui prédisent un avenir promoteur à l’horizon 2030, comme leader supplantant même le charbon dans l’industrie mondiale. D’où, l’urgence d’une intégration nationale du privé, porteur d’investissement productif, créateur de richesses et générateur d’emploi. Mais aussi, et c’est là ou réside la nouveauté, porteur d’une technologie issue des laboratoires de la recherche scientifique. Pour savoir où en est, le FCE apportera son grain de sel, à travers la participation d’un de ses représentants lors de Symposium, en définissant les champs d’innovation avec lesquelles l’entreprise algérienne pourra booster l’industrie gazière. L’apport technologique attendu, matrice de l’envolée gazière future, ne saura, aussi, que de rendre service à Sonelgaz dont les limites en matière de maintenance sont un secret de polichinelle. D’autant plus que les engagements passés, notamment ceux formulés par l’ex-ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, lors du 4ème Symposium de l’AIG, selon lesquelles «l’Algérie réaffirme son engagement pour la stabilité du marché international du gaz à travers ses différents investissements de production et de transport», ne sont pas forcément des promesses qui engagent seulement ceux qui les croient !
Zaid Zoheir

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