Accueil ACTUALITÉ Crièse financière : le FMI préconise le recours à l’endettement extérieur

Crièse financière : le FMI préconise le recours à l’endettement extérieur

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Le Fonds monétaire international (FMI) vient de rendre son verdict quant à la piste « appropriée » à même de renflouer les caisses de l’état. Il s’agit de recourir à l’endettement extérieur.
La mission en Algérie du Fonds monétaire international (FMI), qui s’est achevée le 16 mai dernier, s’est livrée à un délicat exercice d’équilibre, dans son compte-rendu publié avant-hier. En effet, dans son évaluation, approuvée par le Conseil d’administration du Fonds, les experts du FMI ont dressé un diagnostic plutôt sévère de l’économie algérienne « confrontée à un choc extérieur de grande ampleur et probablement durable, qui nécessite de la part des autorités une réponse vigoureuse ». Ainsi, il n’est de secret pour personne que le recul des cours du pétrole, qui représente 60 % des recettes publiques et 95 % des recettes d’exportations de l’Algérie, a nettement affecté l’économie du pays. Chiffres à l’appui, le Fonds a affirmé qu’en 2015, le déficit budgétaire à doublé à 16 % du PIB, tandis que les réserves extérieures ont reculé de 35 milliards de dollars, le déficit extérieur courant, en pourcentage de la production nationale, a quadruplé, passant de 4,4 % à 16,2 %, tandis que le taux de change effectif du dinar algérien a baissé de -4,3 %, estiment les équipes du FMI.
De ce fait, l’institution internationale a expliqué que « l’effondrement des cours du pétrole a mis au jour des vulnérabilités présentes de longue date dans une économie dirigée par l’État et excessivement tributaire des hydrocarbures. Jusqu’à présent, le choc des cours du pétrole n’a eu qu’un effet limité sur la croissance économique, mais les soldes budgétaire et extérieur se sont considérablement détériorés ». Toutefois, le FMI a assuré que « grâce aux marges accumulées par le passé, l’Algérie a la possibilité de mener l’ajustement au choc d’une manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance ». Dans un autre sillage, dans la perspective de rétablir les équilibres macroéconomiques, les experts du Fonds recommandent «un assainissement soutenu des finances publiques à moyen terme accompagné d’une masse critique de réformes structurelles pour diversifier l’économie ». Le FMI, suggère, entre autres, la nécessité de maîtriser les dépenses courantes, poursuivre la réduction des subventions « tout en protégeant les populations pauvres », mobiliser davantage de recettes hors hydrocarbures et de renforcer l’efficacité des investissements publics.
Tout en affirmant que l’Algérie est en mesure de dépasser la crise économique, le FMI préconise, cependant, des solutions dangeureuses qui peuvent se répercuter négativement sur l’économie. Ainsi, les politiques de change, monétaire et financière devraient « appuyer ces efforts », estime le FMI. Le Fonds prône « une plus grande flexibilité du taux de change » qui « faciliterait l’ajustement au choc sur les cours du pétrole ». Le FMI estime, à cet égard, que le dinar « reste nettement surévalué », bien qu’il se soit « un peu déprécié en 2015 ». En parallèle, le Fonds recommande à la Banque d’Algérie pour la période à venir de « calibrer soigneusement sa politique monétaire de manière à prévenir les pressions inflationnistes potentielles ».
En sus, les responsables du Fonds se sont risqués à aborder un sujet des plus sensibles, à savoir, l’endettement extérieur.
Même si l’Algérie a été, lourdement endettée durant la décennie noire ou la dette a atteint 32 milliards de dollars, dans ledit rapport, les économistes du FMI s’y risquent, prenant moult précautions de langage : « La diminution rapide de l’épargne budgétaire signifie que l’Algérie devra emprunter davantage pour financer les déficits futurs.
Outre le recours accru à l’émission de titres d’emprunt nationaux, les autorités devraient aussi envisager d’emprunter à l’extérieur et d’ouvrir, dans la transparence, le capital de certaines entreprises publiques à des acteurs privés. »
à travers toutes ces mesures, l’Algérie pourrait, suivant les logiques du FMI, amorcer le changement qui lui permettra de respirer d’ici 2021. Avec ces mesures, le déficit budgétaire qui a doublé en 2015 pour s’établir à 16% du PIB sous l’effet de la baisse des recettes hydrocarbures se réduira progressivement durant les cinq prochaines années pour atteindre 5,3% en 2021. En plus, la croissance économique rebondira à partir de 2019 pour atteindre 3,4% en 2021.
Mais seul le succès de l’emprunt obligataire pourrait repousser de quelques années le spectre de l’endettement extérieur. Il serait éventuellement inévitable, mais il n’est nullement souhaitable.
Lamia Boufassa

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