L’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (Aarasd), en France, a demandé au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de s’exprimer, publiquement, sur la participation ou non de son pays au Forum de Crans-Montana, qui doit se tenir du 12 au 14 mars courant, à Dakhla occupée, en violation du Droit international. «Nous avons appris que vous étiez invité par le Forum de Crans-Montana à la session qu’il organise les 13 et 14 mars prochains à Dakhla, au Sahara occidental, en indiquant que cette ville se trouve au «Maroc», s’est indignée l’Association. «Vous n’ignorez pas que le Sahara occidental est un territoire non autonome, dont le peuple n’a pu encore disposer de lui-même, plus de 50 ans après que l’ONU eut reconnu son droit à l’autodétermination. Aussi, l’organisation du Forum de Crans-Montana, dans la ville de Dakhla occupée par le Maroc constitue un déni du Droit international, et un affront au peuple sahraoui», a-t-elle ajouté. Nous lisons sur le site de ce Forum que vous avez, chaleureusement, répondu à ses organisateurs, vous félicitant en particulier sur les objectifs de développement des coopérations Sud-Sud-Nord. «Nous partageons cette appréciation, et nous pourrions nous réjouir de sa tenue si ce Forum avait lieu ailleurs, dans un lieu incontestable», a observé l’Aarasd.
«Comment, alors, concevoir que la France se distingue en étant présente, officiellement, à ce Forum? Si tel est le cas, nous attendons de notre pays qu’il explique sa participation au regard du Droit international, et si tel n’est pas le cas, qu’il annonce, publiquement, avoir décliné l’invitation. Le silence de votre part vaudrait malheureusement approbation de la tenue de ce Forum à Dakhla», s’est interrogée l’Association. Des voix de haute portée ont depuis quelques semaines exprimé les mêmes réserves. Ainsi, la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine vient de demander l’annulation de ce Forum, lors de sa 24e session. De même, le président de la Commission européenne, le gouvernement britannique, le Conseil fédéral suisse, la présidente de l’Unesco ont décliné, publiquement, l’invitation, a-t-elle rappelé. Depuis la mise en place du Plan de paix en 1991, un statu quo règne au Sahara occidental que la Communauté internationale se montre incapable de faire évoluer. «Nous souhaitons que la France joue un rôle actif pour parvenir au règlement juste de ce conflit : elle en a les moyens, au Conseil de sécurité en particulier», a conclu l’Aarsd, dans sa lettre au MAE .
M. Bendib