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Constantine : L’IGF et la Cour des comptes investiguent au sein de l’APC

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D’anciens élus et ceux actuellement en exercice ont-ils des raisons de s’inquiéter de leur proche avenir ? D’ailleurs, des membres de l’exécutif communal ne risquent pas d’être épargnés non plus sachant que depuis une dizaine de jours des fonctionnaires de l’Inspection générale des finances et de la Cour des comptes ont été dépêchés pour jeter de près un coup d’œil sur bien des dossiers.

À citer celui du patrimoine, dont les registres seraient de véritables grimoires indéchiffrables pour le commun des fonctionnaires fut-il aguerri et que seuls par expertise les spécialistes de l’IGF et la Cour des comptes peuvent décrypter et en détecter par sondage les opérations suspectes pour les expurger et par voie de conséquence déterminer les préjudices commis au détriment du Trésor public.
Et même si d’aucuns jurent qu’il ne s’agit là que d’un contrôle annuel habituel, il s’en est trouvé un ancien fonctionnaire qui insiste sur le caractère particulier de celui de cette année, parce qu’il est placé sous le sceau de la lutte contre la corruption, un fléau sociétal malheureusement banalisé les deux dernières décennies. Ce fonctionnaire, désormais à la retraite depuis cinq ans, nous dira : «…Des opérations et des écritures suspectes les vérificateurs des deux institutions ont l’expertise pour les détecter.» Quoi qu’il en soit, ce qui, en effet, semblait n’être qu’une formalité pour les magistrats et experts de l’IGF et la Cour des comptes risque de s’avérer plutôt complexe, comme cela s’est confirmé par la prolongation de leur séjour dans l’austère administration communale. Prévue sur une semaine, celle écoulée, leur présence connait une prolongation sur celle en cours. Les représentants de l’État se sont isolés dans des bureaux, ne prenant contact, le cas échéant pour plus amples explications, qu’avec chaque responsable de rubrique concernée. Ceci dit, ils se seraient attardés sur le dossier du patrimoine lequel serait alors l’arbre qui cache la forêt.
Par ailleurs, la création et la multiplication d’Établissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) focaliserait la plus grande attention des fonctionnaires missionnés d’autant plus que ces structures se sont plus particularisées par une mauvaise gestion manifeste caractérisée elle-même par une formidable incurie financière sans pour autant qu’il n’y ait en retour une authentique contrepartie en termes d’amélioration des services et du cadre de vie des citoyens.
Le manque à gagner de l’État serait quasiment impossible à quantifier en raison de l’absence d’une gestion claire. «En fait, manque de lisibilité et de visibilité étaient les maîtres-mots à partir de 2005», conclura notre interlocuteur. Sur cette gabegie, au moins deux structures où ce manque à gagner pour le Trésor public, qui est par ailleurs de notoriété publique en ce sens que les médias y ont consacré de nombreux articles. Il s’agit de la fourrière communale, fermée il y a plus de cinq ans, pour une opération de réhabilitation et non encore rouverte et la gare routière «Ouest » définitivement fermée pour que ses prestations soient déplacées ailleurs (une nouvelle infrastructure). Mais sans que jamais les locataires-gérants n’aient fait l’objet d’une indemnisation comme cela avait été convenu avec leur association. Un autre possible volet pourrait susciter une halte prolongée de l’IGF et la Cour des comptes : les salaires exorbitants accordés aux directeurs desdites Epic qui atteindraient les 280 000 dinars mensuellement.
Précisons que la multiplication des Epic évoqués devait permettre une décentralisation des activités communales via une délégation de services et prestations ciblant l’éclairage public, les espaces verts, les pompes funèbres, l’assainissement. Pour la petite histoire et s’agissant des pompes funèbres, un cimetière de la ville des Ponts, pour ne pas le citer celui de la cité Guemmas, est dépourvu de personnel notamment les fossoyeurs. À telle enseigne que ce sont les familles des personnes décédées qui procèdent au creusement des tombes et l’inhumation.
Med R.D.

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