Le long métrage «Les sept remparts de la citadelle», une fiction relatant le conflit entre une famille algérienne expropriée de ses terres et un colon sanguinaire, du réalisateur Ahmed Rachedi, a été présenté à Alger à la presse. D’une durée de 180 mn, cette fiction, adaptée du roman éponyme écrit par Mohamed Maarfia, est une coproduction de l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) et le Centre algérien de développement du cinéma (Cadc). «Les sept remparts de la citadelle», projeté à l’Opéra d’Alger Boualem Bessaïeh, confronte deux perceptions de l’attachement à la terre, celui de Thebti, campé par Hassan Kachach, fils d’un paysan algérien exproprié de ses terres, et de Lucien, incarné par l’acteur français Jean Christophe Rauzy, lui aussi attaché à cette terre qu’il considère comme la sienne et qu’il finit par s’en accaparer.+ Défendant la terre de ses ancêtres, Thabti prendra très jeune le maquis, avant d’être contacté par les soldats de l’Armée de libération nationale (ALN) qui le forme au combat organisé et en feront un leader dans la région du Constantinois. Cette histoire qui se déroule aux premières années du déclenchement de la Guerre de Libération montre également la vision que portent les colons français, propriétaires fonciers, sur la Révolution et met en avant le grand attachement de ces derniers à l’Algérie et aux terres qu’ils exploitent. Le combattant comme le colon livrent plusieurs batailles, l’un pour la liberté et l’autre pour le maintien du système colonial. A travers cette histoire, le film montre l’atrocité des interventions militaires dans les montagnes, les villages et bidonvilles occupés par les Algériens, mais aussi le jusqu’au-boutisme des colons prêts à tout pour préserver cet état de fait et leurs privilèges. Sur le volet technique, cette œuvre présente quelques lacunes sur le plan des effets spéciaux lors des scènes de bataille, dont certaines se rapprochent plus du jeu vidéo. La bande originale du film, composée par Salah Samai et Amine Kouider, est quant à elle passée inaperçue, alors que la bande son présentait elle aussi des lacunes dues aux mauvaises conditions techniques de projection, selon les producteurs. Interrogé sur la durée du film qui dépasse de très loin les standards cinématographiques internationaux, le réalisateur à répondu «qu’une version courte, qui devrait être ramenée à 120mn, est en préparation». Le casting du film, qui reprend les acteurs des trois précédentes œuvres du réalisateurs, dénote également d’un imaginaire cinématographique redondant qui donne une impression de feuilleton. «Les sept remparts de la citadelle», produit dans le cadre du 50e anniversaire de l’Indépendance, avec un budget de 320 millions de dinars alloué par le ministère de la Culture, pourrait également faire l’objet d’un feuilleton, alors que sa sortie en salle devrait intervenir prochainement.
