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Cinéma : «Les bienheureux» de Sofia Djama projeté à Alger, et à Oran et Bejaia

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La fiction «Les bienheureux», premier long métrage de la réalisatrice Sofia Djama, une immersion légère dans la société algérienne de l’après terrorisme, à travers deux générations a été projeté mardi Alger à la presse, à la veille de son passage sur les écrans à Oran et Béjaia. Après les courts métrages «Les 100 pas de monsieur X» et «Mollement un samedi matin» Sofia Djama propose aux cinéphiles algériens «Les bienheureux», programmé en salle depuis mercredi dernier à la cinémathèque dans d’Oran, d’Alger et de Béjaia, bien après sa distribution en France, en Belgique et en Tunisie. D’une durée de 102 mn, cette comédie dramatique sortie en décembre 2017, a pris part à plusieurs festivals prestigieux à l’exemple de la Mostra de Venise, en Italie. Dans un premier niveau de narration le film relate le quotidien d’un couple de quinquagénaires, Amel campée par Nadia Kaci, et Samir joué (Sami Bouadjila), tiraillés entre l’idée de quitter l’Algérie pour rejoindre leur fils à l’étranger et celle d’y rester sans qu’aucune raison objective ne les y pousse. Le couple replonge dans ce dilemme à l’occasion d’une discussion animée avec des amies installées à l’étranger au début des années 1990 pour fuir la violence terroriste qui s’est abattue sur l’Algérie. Rêvant d’un meilleur avenir pour leur fils, Amel tente de convaincre son mari -un médecin qui éprouve toutes les peines du monde à ouvrir une clinique- de l’inscrire pour des études à l’étranger. La scène se passe lors d’une soirée où le couple est supposé fêter son 20e anniversaire de mariage. Au second plan, se déroule le quotidien des enfants: de jeunes adultes perdus entre le style de vie de leurs parents -instruits et ouverts à la vie- et l’environnement ambiant dominé par des visions rétrogrades et l’activisme des intégristes qui s’immiscent jusque dans l’intimité et la vie privée des individus. La talentueuse Lina Khoudri qui a décroché le prix de la meilleure interprétation féminine de la Mostra de Venise, joue dans ce film le rôle de Feriel, la jeune fille traumatisée par le suicide de sa mère, violée et torturée. Tout s’occupant d’un père dévasté par ce drame, Feriel aspire à vivre pleinement, malgré la méchante cicatrice qui lui balafre le cou. Une interprétation juste sur la force de l’élan vital, face à la fatalité et au défaitisme. A l’opposé Fahim, fils de Amel et Samir, et son ami Reda se débattent dans leurs contradictions, aux prises avec une religiosité mortifère, d’un côté, et les tentations de l’alcool et du cannabis de l’autre. La crise que traversent les deux jeunes gens -les jettent dans une détresse psychologique extrême et creuse davantage le faussée qui les sépare de leurs géniteurs. Depuis sa sortie, «Les bienheureux» a reçu plusieurs distinctions: le Prix de la meilleur réalisation du Festival international de Dubaï, les Prix du scénario, de la critique et celui de l’interprétation pour Nadia Kaci au Festival d’Assouan (Egypte), le Prix Bayard de la meilleure première úuvre au festival de Namur, ou encore celui de la mise en scène au festival de Minneapolis (USA) , entres autres. En plus de la consécration de Lina Khoudri à la Mostra de Venise, d’autres acteurs du film ont été primés dont Nadia Kaci au festival d’Assouan et Amin Lansari (meilleur espoir masculin de l’Académie du film africain).

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