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Chlef : des locaux abandonnés et squattés

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Ahmed Douma Boutiba vice-président de l’Assemblé populaire de wilaya (APW) a indiquée, lors de la tenue de la dernière session de l’APW, que la wilaya de Chlef a bénéficié, en 2004, de 3500 locaux à raison d’une moyenne de 100 locaux par commune. Cette opération a nécessité une enveloppe financière de 190 milliards de centimes.
Aujourd’hui, selon Boutiba, 3 421 locaux ont été réellement réalisés et les travaux achevés. La commune de Chlef de par sa population importante a bénéficié de 265 locaux. La commune de Ténès quant à elle s’est vue octroyer un quota de 228 locaux et celle de Sidi-Akkacha 118 locaux. Au niveau de la commune d’Aïn-Mérane ce ne sont pas moins de 120 locaux qui ont été réalisés. Quant aux autres communes, une moyenne de 100 locaux a été réalisée. Le vice-président de l’APW dira, au sujet des modalités d’attribution, que « conformément au décret exécutif c’est le wali qui préside une commission constituée des chefs de daïra, des P/APC, d’ élus, des directeurs de l’emploi pour arrêter la liste des bénéficiaires » .Toutefois, il faut signaler que cette procédure n’ a pas empêché de nombreux jeunes à manifester leur colère quant à la confection des listes des bénéficiaires, jugeant qu’elles ont été établies dans les coulisses de l’administration (sous-entendu mairie et daïra ). Récemment à Béni-Haoua, des dizaines de chômeurs ayant obtenu des crédits auprès des banques ont manifesté devant le siège de la daïra pour demander « l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur les modalités et les conditions d’attribution de 18 locaux commerciaux ». Madjid Bouhaouia, un jeune natif de la commune de Béni-Haoua, nous dira : « j’ai bénéficié d’un crédit de 40 millions de centimes dans le cadre de la CNAC (Caisse nationale de l’assurance chômage) et j’ouvre droit à un local mais je ne sais pas pourquoi je ne suis pas retenu ». À noter que la daïra de Béni-Haoua a bénéficié d’un quota de 41 locaux répartis sur trois communes à savoir Béni-Bouateb, Oued-Goussine et Béni-Haoua. Cependant, si au niveau de certaines communes les locaux commerciaux ont été construits à proximité des cités urbaines et donc convoités par l’ensemble des postulants, ce n’est pas le cas pour ceux réalisés sur des sites inappropriés et surtout loin des zones peuplées. En effet, ces locaux ont été érigés en bordure des routes, et des forêts loin de toute agglomération et n’attirent personne sauf … les délinquants qui ont élu refuge en créant des lieux de débauche. Certains locaux ont été complètement saccagés alors qu’ils n’ont jamais servis. Un vrai gâchis. Il faut dire que le programme titanesque, lancé en grande pompe, de réaliser 100 locaux par commune, et par conséquent pouvant atténuer la crise du chômage parmi les jeunes ,ne semble pas atteindre complètement ses objectifs au vu des dizaines de locaux commerciaux qui demeurent fermés, abandonnés , saccagés et quelquesfois squattés par d’étranges individus ou des familles en quête d’un toit. De toute évidence, les pouvoirs publics sont interpellés pour trouver une solution à ces locaux réalisés à coups de milliards dans la précipitation dans des endroits inappropriés et qui demeurent inexploités .
B. O.

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