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CÉLÉBRATION DU 39e ANNIVERSAIRE DU PRINTEMPS BERBÈRE : Des citoyens manifestent à Alger après près de 20 ans d’interdit

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Une centaine de personnes se sont rassemblées, hier, à la Grande-Poste, à Alger, pour célébrer le 39e anniversaire du Printemps berbère, et le printemps noir de 2001, lors duquel 127 morts ont été déplorés. À travers cette mobilisation, ce groupe de citoyens a pu reconquérir la capitale, après près de 20 ans d’interdiction de marches à Alger. Une célébration de la journée du 20 Avril qui coïncide avec une mobilisation historique des Algériens contre le régime et le système en place pour une dynamique citoyenne portée sur un changement radical. Munis du drapeau national et de l’emblème amazigh, les manifestants ont également brandi des banderoles sur lesquelles étaient marqués les visages des 127 personnes tuées durant les tragiques événements de 2001 en Kabylie. Tout en scandant des slogans hostiles au pouvoir tels que « Ulach smah ulach » (pas de pardon !), «Mazalagh d’Imazighen» (On reste Amazigh), ou encore «Ya Chouhada y a abrar Ouled koum wallaw Ahrar», (Ô sacrés martyrs, vos enfants sont devenus libres). Des chants d’expression kabyles aussi ont été entonnés par les manifestants. «La célébration du 39e anniversaire du Printemps berbère intervient dans un contexte particulier cette année. En raison notamment du mouvement populaire enclenché le 22 février dernier, réclamant le départ du système politique. «Nous avons pu reprendre Alger qui nous a été interdite lors de la marche du 14 juin 2001. C’est pour la première fois qu’un petit groupe manifeste pacifiquement le Printemps berbère», nous confie la veuve de Salah Boukrif, un des militants du Printemps berbère. «Comme les militants et manifestants d’Avril 1980, les citoyens sortent dans la rue pour demander plus de liberté et de démocratie, parce qu’avant cette date, il n’y avait jamais une expression aussi massive en matière de revendication identitaire. Si nous sommes là en 2019, c’est grâce aux acteurs de 80, 85 et 2001», a-t-elle souligné. «Aujourd’hui, nous devons resserrer les coudes et dépasser nos différences afin de pouvoir dégager un groupe d’hommes qui pourrait conduire l’Algérie vers la stabilité et la durabilité. Bien évidemment sans qu’il y ait effusion de sang. Nous ne voulons pas basculer dans la violence et l’impasse», ajoute notre interlocutrice. «Aujourd’hui, nous nous sommes reconnus, et nous sommes tous Algériens, car cette Algérie nous a couté très cher. Nos enfants n’ont pas d’autre patrie, nous n’avons pas d’autre patrie, Dieu merci, aujourd’hui, le résultat est là », précise Mme Boukrif.
Ces manifestations marquent ainsi un changement fondamental dans la société algérienne, qui adopte de plus en plus les règles de la diversité culturelle, linguistique, sociale… Cela nous rappelle tous ceux qui se sont sacrifiés pour qu’aujourd’hui, l’Algérie soit libre et indépendante. Un grand pas a été franchi quoique le peuple reste sur cet élan historique jusqu’à l’aboutissement de l’Algérie de demain.
Med Wali

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