Boko Haram a lancé dimanche dans l’Extrême-nord du Cameroun un nouveau raid meurtrier, enlevant une soixantaine de personnes, alors même que l’armée tchadienne se déploie dans cette zone avec l’objectif de stopper les attaques du groupe islamiste nigérian.
«Nous allons progresser demain (lundi) vers l’ennemi» a déclaré à l’AFP dimanche soir à Maltam (nord du Cameroun) le colonel tchadien Djerou Ibrahim, qui dirige l’opération. «Des combattants de Boko Haram ont fait irruption ce matin (dimanche) dans deux villages de la zone de Tourou, dans l’arrondissement de Mokolo (région de l’Extrême-nord, à environ 200 km de Maltam). Ils ont incendié les concessions et sont repartis avec une soixantaine de personnes. La plupart de ces personnes sont des femmes et des enfants», a affirmé à l’AFP un officier de police basé dans la zone, précisant que «l’attaque a fait des morts» sans pouvoir donner de chiffre. Il s’agit du plus important rapt perpétré dans la région camerounaise de l’Extrême-nord par les insurgés islamistes nigérians, dont les incursions dans ce secteur sont récurrentes depuis des mois. Beaucoup d’habitants de la zone, de même que la plupart de policiers et gendarmes en poste dans les localités proches de la frontière, ont fui plus à l’intérieur des terres afin de se prémunir de ces raids. Boko Haram avait lancé lundi dernier une offensive contre une base militaire camerounaise à Kolofata, également dans l’Extrême-nord du pays. Cette attaque semble avoir été un des déclencheurs de l’intervention du Tchad, qui a demandé aux pays d’Afrique centrale de former une large coalition pour lutter contre le groupe islamiste.