Invité du Forum de la chaine I, Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines, a dévoilé les grands axes de développement industriel et minier à l’horizon 2020. Comme il en a fait de la critique à l’encontre de Louiza Hanoune, sans la citer, l’épilogue et le prologue du Forum. Attachant une importance capitale aux sorties médiatiques des pourfendeurs de sa politique, notamment celle profitant de l’assise législative de la Loi des finances pour 2016 ou LF-2016 à travers sa Loi sur l’investissement, l’ex-député n’y voit que des allégations de personnalités visant des objectifs électoraux, combien même ceux-ci ont des échéances aussi lointaines, en 2017 pour les législatives et en 2019 pour les présidentielles, pour éventer ses ambitions en cette période de crise, période devant être une aubaine pour se serrer les coudes, selon toujours l’invité de l’émission, que de se tirer à boulets rouges négativement et dans une totale ignorance des Textes de loi ou des intentions louables de leurs concepteurs.
«On dit que l’on veut vendre le pays : céder Sonatrach et Sonelgaz !!! C’est inadmissible», dira-t-il à titre d’exemple. Et d’y répondre, «Au sujet de la Sonatrach, tout le monde sait que seul Bouteflika, peut décider de sa vente, si vente il y a. Ni le Premier ministre, ni votre conférencier, encore moins le ministre de l’Énergie et pas du tout le président directeur général du Groupe, n’y peuvent. L’Entreprise citoyenne est sauvegardée par un décret présidentiel».
Demeurant sceptique et surtout suspicieux à l’égard de ceux qui demandent au président de la République de geler les dispositions de la LF-2016, tout au long de l’émission qui a duré deux heures, le ministre les contraints par ce qu’il voit comme une évidence : la suppression de la politique des privatisations, qui n’a pas donné ses fruits depuis sa promulgation en 2009, par la politique de Partenariat que beaucoup de pays de par le monde ont adoptée et réussi à en faire un socle de développement industriel et commercial de leur société. Cela ne fera qu’améliorer, de son avis, le climat des affaires. «La Loi 66 met fin aux privatisations et sonne le glas pour les sociétés par actions ou SPA», éclaire nos lanternes le ministre de l’Industrie et des Mines. En plus, les dispositions de la LF-2016 sont sociales, indique l’hote du Forum, comme le prouvent les 1840 milliards de DA dont 1500 milliards en matière de Gaz et d’électricité, au titre de soutien direct au profit des populations, représentant 10% du Produit intérieur brut. 40% du soutien accordé est destiné, selon toujours le ministre, aux entreprises publiques économiques.
Cette étape permettra également de doter les entreprises économiques publiques, dans une logique d’intégration locale et une participation à hauteur de 34%, d’une autonomie financière et décisionnelle dont elles étaient dépourvues auparavant. «L’entreprise économique publique ne sera plus celle des années 1970. C’est un concept révolu». Il n’en dira pas plus sur cette autonomie, sachant qu’elles demeurent, comme déjà rapporté, sous le giron du Comité de participations de l’état ou CPE, et que cinq années plus tard, durée d’expiration du contrat de partenariat, le Premier ministre serait le seul habilité à décider de sa dissolution en cas d’échec. Plus clair encore, il dira, «la restructuration du secteur public sera adaptée à la logique gouvernementale. Celle-ci n’est que la résultante de l’approfondissement des choix économiques enclenché en 2014». Pour cela des facilités douanières et tarifaires seront accordées par l’état, pas pour tout investissement, tient-il à préciser, en citant pour mauvais exemple à soutenir, les salles des fêtes, mais elles le seront au profit de ceux ayant mis dans leurs priorités, la création de richesses et de l’emploi.
La grande restructuration industrielle qui s’annonce s’appuie, selon le ministre de l’Industrie et des Mines, sur la redynamisation des grands groupes industriels, placés, comme déjà rapporté, sous l’égide du CPE ou Comité de participations de l’état, dans une logique de partenariat, en substitution à celle de la privatisation, laquelle ne devra plus avoir droit de cité conformément aux textes contenus dans la Loi de finances pour 2016 ou LF 2016. L’objectif étant de renforcer également l’apport des petites et moyennes entreprises, dont le rôle incontournable dans l’essor économiques des pays a été prouvé à maintes reprises, et dont l’érection sera induite, justement, par l’épanouissement de ladite restructuration. La création de petites et moyennes entreprises bénéficiera également d’une Loi sur les PME qui sera soumise au Conseil de ministres en janvier 2016, a-t-il indiqué.
Le ministre veut, à la lumière de ce qui a été annoncé, éviter la période noire durant laquelle 1100 entreprises publiques ont été dissoutes et 400 000 licenciements. Il s’en rappelle amèrement, lui qui fut ministre de l’Industrie à cette époque.
SNVI : 1 milliard de dollars pour son redressement, le bon exemple
A titre d’exemple, le ministre annonce le chiffre d’un milliard de dollars dégagé pour la réhabilitation de la Société nationale des véhicules industrielles ou SNVI de Rouiba. L’objectif étant logiquement de préserver l’emploi et prévenir l’éventualité des tensions sociales pouvant en découler. Pour le groupe d’El-Hadjar, le ministre met en relief le dégagement de 2 milliards de dinars. Le soutien aux entreprises s’inscrit dans cette optique. Que ce soit à travers le financement directement, que ce soit dans le cadre du partenariat. Le ministre n’a cessé de le préciser tout au long de son intervention. Le foncier industriel n’est pas en reste. L’État octroie des avantages pour l’investissement créateur de richesses. Tout cet intérêt pour le soutien aux entreprises économiques publiques ne vise, selon le ministre qu’une chose : mettre le holà aux importations. «Nous sommes passés maîtres dans le domaine de l’importation. En dépit des efforts consentis, il reste beaucoup à faire pour inverser la donne : exporter plus qu’importer», déclare le ministre. L’Algérie est un pays qui va avoir une suffisance en matière d’approvisionnement en ciment, en 2016, et dont le surplus produit sera destiné à l’exportation, et en matériaux ferreux, en 2017, notamment avec l’entrée en production du complexe d’El-Hadjar en mars 2016, avec 1.2 millions de tonnes produites, qui s’ajouteront à celles de la turque Tosyali et d’une deuxième, pour atteindre les 9 millions en 2017. Les chiffres communiqués donneront du baume dans le cœur des organisations patronales et des unions défendant les intérêts financiers et moraux des entreprises.
2016 : l’année des mines, l’année du phosphate Gisement miniers à exploiter
Le deuxième semestre de l’an 2014 et l’année 2015 ont en décidé ainsi, à la faveur de beaucoup d’actions de prospections et d’étude de faisabilité. Le ministre en est confiant en la matérialisation de celles-ci. Le phosphate est le mieux indiqué pour attester de cette nouvelle donne. Avec une capacité actuelle de 1.2 millions de tonnes, appelée à atteindre les 6 millions en 2018 et les 10 millions en 2010, le phosphate est le produit à exporter de demain. À Gara Djebilet, dans la wilaya de Tindouf, une étape labo effectuée par un bureau d’études canadien, a abouti à la conclusion suivante : le phosphate est techniquement bon pour l’exploitation, sa teneur en phosphore atteignant un taux de 0.03% (la norme étant de 0.1%) après qu’elle ait été de 0.8%, et en fer, dépassant les 62% après qu’elle ait été comprise dans la fourchette entre 44 et 46%, plaide pour la faisabilité indiquée. L’orateur fixe à 25 tonnes à réaliser dans le cadre d’une phase-pilote, et à exporter en juin 2016. En dépit de cela, le ministre informe l’assistance qu’une séance de travail se tiendra aujourd’hui (mardi) en son département, et à laquelle prendra part un organisme spécialisé dans le domaine, et ce, pour y voir plus clair. La stratégie de la trituration n’est pas en reste, quatre grandes sociétés, dont une à Skikda, Tébessa et Souk-Ahras, destinées à la transformation du phosphate, seront réalisées ultérieurement. Valladium (qui intervient dans la composante des piles de conservation dans le domaine de l’énergie solaire), zinc, nickel, autant de matériaux dont regorgent l’Algérie, mais qui demeurent méconnus. Le temps est venu, selon le ministre, d’en évaluer le cout économique nécessaire à leur exploitation. Pour ce faire, une équipe composée d’experts étrangers s’y attelle.
Le marché de l’automobile régulé en février 2016
Avec 200 000 véhicules à construire, le marché de l’automobile met les bouchées doubles. Peugeot avec ses 7 entreprises sous-traitantes, Renault, Hyundai et Fiat à Annaba, Iveco à Batna, Nissan (des négociations sont en cours avec les Japonais), autant de grandes marques qui donneront au secteur le vent en poupe en venant s’installer avec leur technicité et savoir-faire dans le pays. Le souci aussi est de créer de grands groupes industriels limitrophes les uns des autres, au niveau des grandes métropoles. Il fixe à février 2016 comme échéance au secteur pour se structurer, avec l’ambition de lier chaque concessionnaire avec un constructeur, cela pour éviter aux clients de poireauter plus d’une année, souvent, pour avoir leur véhicule.
«Le Fonds de réserve des recettes s’épuisera en 2016»
Le propos émane du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, en apothéose de l’émission.
«L’Algérie à des problèmes sérieux. Elle a besoin de solutions sérieuses, émanant de gens sérieux ». finit-il.
Zaid Zoheir