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BOUCHAREB DIT «SOUTENIR» LE PEUPLE ALGÉRIEN ET SES MOTS D’ORDRE PORTANT CHANGEMENT DE SYSTÈME : Le FLN cherche à se tirer d’affaire

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Le parti du Front de libération nationale fait le choix de «se ranger» du côté de la rue. Après quatre semaines de forte et permanente mobilisation citoyenne contre le pouvoir en place, l’ex-parti unique, qui a comme président Bouteflika, se dit prêt à joindre la voix du peuple réclamant le départ du système et les figures qui l’incarnaient pendant ces vingt dernières années.
Hier, lors d’une réunion à huis clos avec les mouhafedh du parti, tenue à l’hôtel Mouflon d’or, le coordinateur du FLN, Mouad Bouchareb, a déclaré que sa formation soutient les marches de mobilisation citoyenne qui agitent le pays depuis le 22 février dernier. La réunion, qui a été chahutée par des échanges tendus avec des mouhafedh qui se sont rencontrés une semaine avant, à Bouira, pour réclamer la tête de Bouchareb, ce dernier, rompant un silence qui a trop duré, a fait un revirement extraordinaire. Au lendemain de la première marche citoyenne, Bouchareb avait critiqué et suscité colère et indignation de la rue et de l’opposition en assénant que ceux «qui rêvent» du pouvoir, «peuvent encore le faire», accusant, sans nommer, «des parties» de vouloir «plonger l’Algérie dans le bourbier syrien et irakien», qualifiant le président Bouteflika d’«un prophète envoyé par le bon Dieu». Des propos qui lui ont valu une charge de critiques y compris au sein de son propre parti, qui a connu, durant les heures d’après, des démissions et fractions, dont notamment le départ de l’ancien ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi. Une déclaration de «soutien au peuple» pour se repentir et se faire pardonner. En tout cas, cette sortie semble arriver trop tard pour le plus jeune SG du FLN lorsqu’on voit notamment la rue qui ne cesse de réclamer le renvoie du FLN dans le musée de l’histoire. « Le peuple algérien a dit son mot avec une manière on ne peut plus claire», a reconnu Bouchareb, avant de dire ensuite que «le FLN soutiendra avec force ce mouvement populaire». «Nous sommes avec la souveraineté du peuple », a soutenu Bouchareb, en saluant le pacifisme qui a empreint la mobilisation citoyenne, réaffirmant aussi que « le FLN a été de tout temps avec la parole du peuple conformément à sa devise ‘’Du peuple et pour le peuple”». Le premier responsable du FLN a fait notamment un clin d’œil à ses détracteurs au sein du parti qui veulent toujours précipiter son éviction et qui ont critiqué sa gestion politique en l’accusant d’être responsable du piétinement de l’image du parti aux yeux des citoyens. «Certaines personnes font dans le dénigrement du FLN, mais sans preuves», a répondu Bouchareb, ajoutant : «l’occasion est venue pour reconstruire le parti». Bouchareb dira ensuite que «depuis la mort de Boumediène, nous n’avons pas réussi à trouver de consensus». À sa sortie de cette réunion très agitée, Bouchareb a été accroché par un journaliste qui l’interrogeait sur sa réaction sur les slogans soulevés par la population contre son parti. « C’est vous qui dites que le peuple est contre le FLN.
Mais la réalité a toujours prouvé que le peuple algérien n’a jamais été contre le FLN», a-t-il répondu, sans toutefois préciser s’il parle du Front qui a libéré le pays ou l’appareil politique qu’il dirige aujourd’hui. Par ailleurs, le porte-parole du FLN, Hocine Khaldoune, a déclaré que son parti soutien le mouvement populaire contre le système, ajoutant que le FLN n’a pas l’intention de prendre part à la Conférence nationale proposée par le président Bouteflika, dans une déclaration, mardi, au site d’information TSA. «Nous n’avons pas de vision pour cette conférence, car la proposition du Président a été rédigée pour la rue et la classe politique. Nous avons une opinion comme tous les autres partis invités à cette conférence », a-t-il dit. « Nous sommes avec le changement prôné par le peuple et nous ne voulons pas être une façade d’un régime qui a commis de graves erreurs », a souligné Khaldoune.
H. M.

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