Accueil RÉGIONS Bordj Bou Arréridj : un pôle économique en devenir

Bordj Bou Arréridj : un pôle économique en devenir

0

Le rythme échevelé imprimé il y a plusieurs années au développement de la wilaya a connu un « coup de rein » en 2014, la région semblant décidée à quitter son statut de wilaya industrielle émergente vers celui de pôle économique par excellence sans pour autant négliger ses différents (et nombreux) atouts, agricoles et touristiques notamment. Cette wilaya s’appuie sur une dynamique industrielle fondée sur l’encouragement d’un investissement utile, créateur de richesses et d’emplois. Située, grâce à l’autoroute Est-Ouest qui la traverse sur 92 km, à moins de deux heures de la capitale et à quelques encablures de l’aéroport de Sétif, du port de Béjaïa et de la wilaya de M’sila qui constitue la porte du grand Sud, Bordj Bou Arréridj veut tirer le maximum de bénéfices de sa position géographique stratégique. Ici, les investissements sont les bienvenus et les opérateurs, en plus des facilités et des avantages fiscaux et douaniers accordés par l’État, sont soutenus par une stratégie locale d’accompagnement, affirme à l’aps le wali, Azzedine Mecheri. Quand l’investissement supplante le négoce, terre de prédilection, à l’origine, pour toutes activités commerciales, la wilaya de Bordj Bou Arréridj s’est retrouvée sous les feux de l’actualité économique régionale et nationale avec l’émergence, dès l’an 2000, de la première unité spécialisée dans l’industrie électronique. Ce fut le signal de la création d’une profusion d’unités de produits électroniques et électroménagers qui ont consacré cette wilaya « capitale de l’électronique » avec pas moins de 20 usines. pour Abderrahmane Benhamadi, président du conseil d’administration de Condor electronics, « l’ascension fulgurante des bibans dans l’univers des investissements a été nourrie par la volonté des Bordjiens de franchir un nouveau pas » dans le monde des affaires. « Dès qu’un produit importé est sur le point de s’imposer sur le marché, l’idée d’un investissement local pour fabriquer ce même produit, même à coût égal, commence à prendre forme », soutient cet industriel avant d’affirmer à l’aps que l’esprit d’entrepreneuriat caractérisant les Bordjiens les a conduits, dans une seconde étape, à fabriquer localement des composants des produits qu’ils importent, augmentant progressivement leur taux d’intégration. L’entreprise Condor, dont l’activité « charrie » toute une technologie de pointe, emploie 4.600 salariés sur les 10.500 du groupe Benhamadi versé, également, dans la briqueterie, la minoterie, les emballages tissés, l’industrie du froid et, tout récemment, dans l’énergie solaire avec la production des panneaux photovoltaïques. En chiffres, depuis 2011, sur 953 projets examinés par le Calpiref (Comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier), 512 projets ont été validés, pour lesquels près de 3.900 hectares ont été mobilisés. des investissements à même de résorber, à terme, une grande part du chômage dans cette wilaya à la faveur de la création de près de 50.000 postes de travail directs dans les deux prochaines années.

En 2013 déjà, huit unités de production industrielle ont été mises en exploitation, renforçant le secteur de l’agroalimentaire, de la transformation métallique, de la transformation plastique et des matériaux de construction, générant 1.500 nouveaux emplois, tandis qu’en 2014, six (6) nouvelles unités ont permis la création de 1.200 emplois. un dynamisme illustré par les quelque 10.700 pme en activité employant 37.000 personnes. Des chiffres éloquents qui font de cette wilaya un pôle économique incontournable où le taux de chômage est seulement de 7%, alors qu’au plan national il est de l’ordre de 10,5 %. El Mansoura, une région déshéritée sortie de l’ornière grâce au dynamisme des investisseurs et la volonté de promouvoir l’investissement productif et créateur d’emplois gagnent petit à petit les zones les plus déshéritées de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. La daïra d’el Mansoura, située à 30 km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya, en est un exemple édifiant.
A Boudjebha, un petit hameau relevant de cette daïra, c’est la mise en exploitation, en mars 2013, d’une unité de faïence qui a contribué à animer la région. L’unité qui produit 4.500 m2 de faïence par jour, a créé 120 postes d’emploi permanents, affirme son gérant, Laïd Hamlet, avant de souligner que les travailleurs de cette unité résident à el mansoura, à Boudjebha, mais aussi dans plusieurs communes limitrophes comme Ouled Sidi Brahim, El Mehir, Harraza et Bendaoud. A el Mansoura-ville, une unité de production de grillages pour l’aviculture et la cuniculiculture confirme l’esprit d’entrepreneuriat des habitants de cette région des Biban. avec sa trentaine d’employés permanents, l’unité produit quotidiennement 750 panneaux de grillage et ambitionne d’augmenter sa production avec la concrétisation d’un projet d’extension pour répondre aux nombreuses commandes et créer d’autres emplois, a confié le représentant de cette unité, Tahar Touati, qui précise que les avantages offerts par l’État que ce soit dans le cadre du code de l’investissement ou des crédits attribués dans le cadre du fonds des Hauts-Plateaux ont considérablement encouragé les investisseurs. Conscients de l’impact des activités industrielles, quelle que soit leur taille, dans l’impulsion du développement local et l’amélioration des conditions de vie des habitants, l’on affirme à el Mansoura que la prochaine entrée en exploitation d’une unité de production d’agrégats à el Hamra, par le groupe Cévital, et la création en cours d’une zone industrielle de 150 hectares, sont en mesure de donner le « plus » attendu à toute cette région. Pour faire face au boom économique de la wilaya et aux demandes qui s’accroissent en matière d’investissement, l’administration locale a élaboré un ambitieux programme mobilisant un portefeuille foncier de plus de 1.900 hectares réparti sur les daïras d’el Mansoura, de Ras el Oued et dans la commune d’El euch, affirme le chef de l’exécutif local qui cite aussi l’exemple du futur port sec de Tixter, dans la daïra de Ras El Oued, dont les travaux avancent à un rythme appréciable.
M. Mecheri rappelle également les transferts d’eau depuis les barrages de Tichy Haf (Béjaïa) et de Tilesdit (Bouira) pour approvisionner treize (13) communes des daïras d’el Mansourah, de Zemmoura et de Djaafra. Une action structurante qui permettra à la wilaya, selon le même responsable, de disposer de ressources supplémentaires pour mener à bien sa politique de développement sur divers fronts. En outre, le chantier de construction de la plus grande briqueterie en Afrique, avec une capacité de production annuelle de 270.000 tonnes, le futur complexe de production de fenêtres et portes-fenêtres en bois à double vitrage isolant, le port sec de Tixter, les 15 hôtels programmés et les neuf (9) cliniques médicales en projet, donneront un second souffle à cette wilaya, où les investisseurs, dont le goût du risque n’est pas moindre des qualités, ont aussi compris la portée de l’enjeu que représente la diversification des investissements.

Article précédentMahrez, l’autre atout majeur de Gourcuff dans la CAN
Article suivantBlida : flambée des prix du poulet

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.