Après les cinq candidats en lice pour la prochaine élection présidentielle du 12 décembre, qui ont sauté sur l’occasion d’une probable adoption d’une résolution sur l’Algérie par l’Union européenne, pour meubler leurs carences de la campagne électorale, réitérant le rejet de toute ingérence dans les affaires internes du pays, c’est au tour du chef de l’état, Abdelkader Bensalah, de rappeler aux pays étrangers, européens en particulier, que » l’Algérie demeure profondément attachée à son rejet de principe de toute ingérence étrangère dans ses affaires internes, quelles que soient les parties qui pourraient en être l’instigatrice » .
Pour le chef de l’état, ces interférences dans les affaires d’un pays souverain sont « souvent déguisées voire toujours, sous le couvert des droits de l’Homme, diaboliquement politisés dans la plupart du temps », a-t-il souligné, à l’ouverture de la réunion du Conseil des ministres, qu’il a présidé mardi à Alger.
Continuant sur sa lancée, Bensalah a rappelé au bon entendeur que « toute velléité dans ce sens est vouée à l’échec », précisant que la culture du refus de toute forme d’ingérence est » un principe ancré dans la culture politique de l’Algérie « .
Plus explicite, le chef de l’état invite tout bonnement les partenaires du pays à » faire montre de respect à l’égard de l’Algérie et de ses Institutions. Et de poursuivre: » C’est au peuple algérien, et à lui seul, que revient le choix -en toute souveraineté et avec toutes les garanties de transparence- du candidat auquel il souhaite donner la légitimité nécessaire pour la conduite du pays durant l’étape à venir », en référence au prochain scrutin présidentiel.
Il a assuré, à ce propos, que les voies et moyens d’y parvenir résident dans « la volonté populaire exprimée à travers les urnes, le jour « j » et dont, a-t-il encore enchaîné, » le peuple s’apprête à aller massivement dans les jours à venir, uni et unifié, en faveur d’une Algérie tournée vers l’avenir. Bensalah ne s’est pas retenu, en outre, pour faire les éloges de l’Armée nationale populaire qui, selon lui, et à travers la clairvoyance de son Commandement, « veille à la protection de la patrie », mais aussi attachée à la satisfaction des revendications légitimes du peuple algérien et de son droit à l’édification d’un état démocratique et moderne ». Il a également salué, par la même occasion, « les efforts énormes » des différents services de sécurité en coordination avec les Institutions de l’état, qui œuvrent pour assurer » le bon déroulement de l’opération électorale », afin, a-t-il expliqué, « de permettre aux candidats de présenter leurs programmes aux citoyens à travers l’ensemble du territoire national ». Lundi, c’était le porte-parole du gouvernement, Hassan Rabehi, qui, dans une déclaration à l’agence officielle APS, a affirmé que » l’Algérie n’admet pas, en tant qu’Institutions et peuple à ce qu’il puisse avoir une interférence dans ses affaires intérieures ». Pour rappel, l’eurodéputé socialiste, Raphael Glucksmann, a annoncé, jeudi dernier, sur son compte Twitter, que le Parlement européen débattra cette semaine de la situation en Algérie. Une démarche qui a soulevé un tollé au sein des officiels et les candidats en course à la magistrature suprême du 12 décembre prochain.
Brahim Oubellil