Le président du Front El-Moustaqbal (FC), Abdelaziz Belaïd, a estimé, hier, que l’ouverture d’un dialogue sincère et transparent, à tous les niveaux de la société, demeure le seul chemin pouvant amener le pays à la sortie de crise, et trouver des issues aux problèmes qui perdurent dans différents secteurs. Le candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, lors d’un discours prononcé à la salle El-Mougar (Alger), à l’occasion de la célébration du troisième anniversaire de son parti, a mis le point sur le manque d’engagement pour un débat transparent de la part des pouvoirs publics. Appelant, notamment, à arrêter momentanément les projets d’exploration du gaz de schiste, et en débattre avec les opposants ayant déjà perdu, selon lui, confiance en leurs gouverneurs. En effet, le manque du dialogue profond et sincère à tous les milieux de la société fait que les problèmes se corsent davantage, et conduisent souvent à l’explosion. Pour illustrer ses dires, l’intervenant a relaté plusieurs crises ayant marqué la scène nationale, sans que les pouvoirs publics prennent en considération les revendications citoyennes, niant même l’existence de certaines crises. Il a cité la question du gaz de schiste, ou encore la grève des enseignants et employés du secteur de l’éducation, avec qui le gouvernement fait semblant d’engager le dialogue, mais qui n’est, selon lui, qu’une fuite en avant. Pour le président du FC, le gouvernement est tombé dans l’erreur de croire que les habitants du Sud sont inconscients des retombées du gaz de schiste sur l’environnement. Ajoutant que les solutions portées par les pouvoirs publics se limitent dans de simples visites sur le terrain, sans pour autant engager des actions palpables. Cela tandis que les responsables continuent dans leur politique de fuite en avant, et tournent leur dos même aux enseignants grévistes, plongeant, ainsi, l’école dans des grèves interminables. Concernant le projet de la révision de la Constitution, qui tarde à se concrétiser, Belaïd dénonce un travail programmé d’une manière «unilatérale», malgré les consultations menées par Ahmed Ouyahia. «Il faut généraliser des conférences nationales à travers tous les milieux de la société pour l’implication de tous les Algériens dans le projet», a-t-il martelé. Avant d’ajouter que le pouvoir veut élaborer la Constitution à sa guise, mais les Algériens attendent toujours l’occasion pour exprimer leurs avis aux moments opportuns. Le conférencier a abordé aussi le projet du nouveau découpage administratif, initié récemment par le gouvernement. Le qualifiant de «jeu politique», et une fuite en avant devant les revendications multiples des habitants du Sud. Il a indiqué que la création des wilayas déléguées n’est plus la priorité de l’heure, d’autant qu’elles ne répondent à aucune nécessité économique ni administrative. Dans ce contexte, il prône à lancer un débat transparent et profond autour du sujet, et prendre la décision dans un cadre constitutionnel. Abdelaziz Belaïd a saisi l’occasion du troisième anniversaire de son parti pour rappeler ses grandes lignes politiques, et mettre le point sur son parcours ainsi que les défis. Il indiquera que la priorité de l’heure n’est pas à l’opposition féroce, mais plutôt à la construction de son parti et le renforcement de ses structures, à travers le territoire national. En effet, le FC ambitionne de s’implanter sur tout le territoire national, et renforcer ses rangs par plus de 100 militants dans chaque commune, avant les prochaines échéances électorales.
Salim Nasri