Accueil ACTUALITÉ Au quatrième jour de l’Aid El-Fitr : Alger vit toujours au ralenti

Au quatrième jour de l’Aid El-Fitr : Alger vit toujours au ralenti

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Une vie au ralenti, c’est le constat dressé, chaque année, au lendemain de la fête de l’Aïd el-Fitr. Vidée de ses habitants, les artères de la ville sont désertes en ces jours de célébration. Circulation fluide, magasins de vêtements fermés… l’on se croirait dans une ville fantôme.

Néanmoins, contrairement aux années précédentes, les commerçants, de différents segments d’activités, ont relativement respecté le programme de permanence et ouvert leurs locaux, à la satisfaction des citoyens dans la majorité des wilayas du pays. Ainsi, les habitants avaient moins de mal à s’approvisionner de denrées de première nécessité, tels que le pain, lait et légumes. Même si l’on est loin d’une vie normale dans la Capitale, les citoyens ont tenu à exprimer leur satisfaction, quant au respect de la réglementation de la part de ces commerçants. En effet, épiceries, boulangeries et boucheries ont ouvert leurs rideaux, contrairement aux années précédentes où, lors de la célébration de grandes fêtes religieuses, une majorité des commerçants foulant aux pieds la notion du service public, décidaient de cesser leurs activités, plongeant, carrément, les citoyens dans le plus profond désarroi.
Toutefois, non confiants, quant au respect de la loi par certains marchands, de nombreux citoyens ont préféré faire leurs achats bien avant, notamment pour ce qui concerne les produits de première nécessité. Les magasins de gros, sis à Kouba, ont, eux aussi, levé leur rideau afin d’approvisionner les détaillants. Ainsi, Alger se réveille doucement, mais sûrement, de sa léthargie. Cependant, un nombre de commerces sont restés fermés hier, au quatrième jour de l’Aïd el-Fitr et des queues se formaient devant les boulangeries dans plusieurs communes de la wilaya d’Alger. Il faut dire que les queues sont devenues l’une des mœurs durant Aïd el-Fitr.

La mercuriale s’affole
Par ailleurs, lors d’une virée dans la commune de Hussein-Dey, la plupart des magasins avaient exercé leur activité, dans des conditions normales. Seul inconvénient, les citoyens avaient exprimé leur désarroi quant aux prix affichés.
La mercuriale crève les yeux ! Le mot est lâché tel un pavé dans la mare par les consommateurs que nous avons rencontrés au marché de Hussein-Dey. Il y a du feu sur les étals ! Les prix des fruits et légumes flambent. La tension inflationniste ne connaît guère de répit. Les prix sont, hélas, pratiquement inabordables pour les petites bourses, surtout après les «épreuves» du Ramadhan. La fête de l’Aïd vient verser de l’huile sur le feu pour que la mercuriale se voit pousser des ailes. La hausse inexpliquée des prix de fruits et légumes inquiète de plus en plus les ménages.
Cela devient inconvenant du fait qu’aucune réaction officielle n’a été enregistrée pour donner des détails sur cette hausse inhabituelle.
Les légumes ne sont pas plus abordables et, en dehors de la pomme de terre cédée entre 35 et 50 DA, les autres légumes dépassent les 60 DA. Le poivron est cédé à 120 DA le kilogramme. Le prix de la carotte, qui était de 35 DA avant le Ramadhan, est de 70 DA le kilogramme. Les aubergines sont à 70 DA, la laitue et le concombre à 120 DA chacun. La tomate, un autre produit de saison, est aussi d’un prix relativement en hausse avec 80 DA le kilogramme.
Les fruits connus pour être hors de portée sont aussi inabordables. Par ailleurs, les pêches sont cédées au prix de 500 DA, les nectarines à 450 DA. La pomme, par contre, est cédée à 450 DA.
La pression est intense sur les petites bourses, prises en tenailles entre des prix exorbitants et un salaire pour le moins en perpétuelle érosion, face à une inflation galopante. Mais, le plus étonnant est les prix des fruits de saison, à l’instar du melon proposé à 120 DA le kilogramme, et les raisins à 360 DA le kilogramme. Pour les commerçants, la seule et unique raison c’est la règle de l’offre et la demande.

Les vendeurs informels à la rescousse
Afin de faire face à la fermeture de certains commerces, et à la cherté des prix, les Algérois préfèrent s’orienter vers les marchés informels, dont les produits proposés sont cédés à de plus bas prix. L’Aïd est justement l’une des occasions où le commerce parallèle prolifère de manière fulgurante.
Les consommateurs sont généralement attirés par les produits moins chers. Ainsi, il est plus raisonnable pour les petites bourses de s’approvisionner des fruits et légumes auprès des vendeurs de la rue, même si ces produits ne respectent pas toujours les normes. En gros, l’informel prospère et vient à la rescousse. Évoquant l’état dans lequel sont proposés les différents produits alimentaires, comme les fruits et légumes, le poisson, le pain, les boissons gazeuses, un commerçant signalera qu’à l’intérieur du marché, construit par les pouvoirs publics, les conditions ne sont pas meilleures. En effet, celui-ci dégage à longueur de la journée des odeurs nauséabondes.

Les transporteurs imposent leur diktat
Comme à l’accoutumée, le quatrième jour de l’Aïd el-Fitr a été marqué par un manque flagrant en moyens de transport. Hélas, encore une fois, les mauvaises habitudes, en matière de transport, ont repris le dessus, au grand dam des Algérois qui se sont rabattus sur les taxis clandestins.
Ces derniers, profitant de la situation, ont appliqué des tarifs exorbitants. Ainsi, lors d’une virée à la station de transport urbain de Ben-Omar, à Kouba, les bus assurant les différentes dessertes ont déserté les quais. Les bus qui prennent un temps fou avant de démarrer.
La rareté du transport a été constatée également au niveau du centre-ville de la Capitale vers les hauteurs d’Alger. Certaines lignes étaient perturbées, ou très mal desservies, d’autres n’étaient pas du tout assurées. Pour se déplacer d’une cité à une autre, certains citoyens ont attendu des heures durant, d’autres étaient obligés de, carrément, rebrousser chemin, ou prendre un taxi clandestin à des prix excessifs.
Lamia Boufassa

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