Accueil ACTUALITÉ Attentat contre l’ambassade d’Algérie à Tripoli : le dialogue inter-libyen ciblé

Attentat contre l’ambassade d’Algérie à Tripoli : le dialogue inter-libyen ciblé

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Une explosion à voiture piégée a été fortement entendue, hier matin, dans la capitale libyenne, Tripoli, contre l’ambassade d’Algérie, laquelle est fermée, depuis mai dernier. L’attaque à la voiture piégée contre le siège de notre ambassade, à Tripoli, a causé des blessures, sans gravité, à deux agents du personnel de sécurité, selon les déclarations d’une source sécuritaire libyenne, rapportés par des médias-presse et TV- libyens. Alger a décidé le rapatriement de son personnel diplomatique, mai dernier, en réaction à la dégradation des conditions sécuritaires, après que des ambassades eurent été la cible, en cette période, d’actes perpétrés par des milices islamistes armées, à Tripoli, pour ne citer que la prise d’otage du diplomate jordanien… Même si la Libye connaît une situation chaotique, l’explosion a surpris plus d’un, ne manquant pas de susciter des interrogations, notamment, sur l’identité des commanditaires et le timing choisi pour perpétrer cet acte barbare. Alger, qui prône la voie du dialogue inter-libyen, dont les groupes extrémistes terroristes sont exclus, ne manque pas de souligner que cette voie est la seule alternative pour les Libyens, en vue de renouer avec la stabilité et la paix, et prémunir, ainsi, le pays des pires scénarios qui le guettent. L’attentat intervient, faut-il le noter, au lendemain de la rencontre du dialogue inter-libyen, tenue, mercredi passé, à Genève. Au moment où une feuille de route vient d’être adoptée au terme de la réunion de Genève, voilà que Tripoli, sous contrôle de l’ex-Parlement libyen et des groupes de “Fejr Libya”, est le théâtre d’un attentat à la voiture piégée contre l’ambassade d’Algérie, fermée depuis mai dernier. En réaction à cet acte barbare contre notre ambassade à Tripoli, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a exprimé sa forte condamnation de l’attentat, hier, en marge d’une rencontre avec la coordination des parties au dialogue pour le règlement de la crise malienne au siège du ministère des Affaires étrangères, à Alger. Rappelant dans sa déclaration: «Nous savons que tout attentat ciblant un poste diplomatique est un crime au regard du Droit international.» Lamamra affirme :«Nous condamnons énergiquement tout acte attentatoire à l’ambassade d’Algérie, ou aux autres postes diplomatiques algériens en Libye et ailleurs.» S’exprimant sur la situation en Libye, Lamamra a indiqué qu’Alger «est engagée dans un processus de facilitation pour amener les frères (libyens) à adopter la voie du dialogue et de la réconciliation «dans la perspective d’une solution globale et unificatrice».
Sur la rencontre de Genève, le chef de la diplomatie algérienne s’est félicité des «avancées réalisées» au terme de cette réunion entre Libyens sous les auspices onusiens, exprimant le souhait d’Alger que «l’adhésion à cette dynamique se généralise et les hostilités cessent en Libye, afin, a-t-il soutenu «qu’il soit possible de former un gouvernement». Sur le rôle à jouer par Alger, en direction du dialogue inter-libyen, lequel est «un devoir», selon Lamamra, qui assure que «l’Algérie persévérera dans ce devoir» par les efforts de facilitateur du dialogue entre Libyens, soulignant dans ce sens que «c’est non seulement un devoir envers le peuple libyen frère, mais aussi une obligation dans le cadre des exigences de paix et de stabilité dans notre région», a-t-il conclu.

Le terrorisme tente de saborder le dialogue inter-libyen
L’attentat à l’engin explosif perpétré hier, à Tripoli et contre le siège de l’ambassade d’Algérie en Libye, intervient dans un timing non hasardeux. Il intervient le lendemain de la réunion de Genève pour le dialogue inter-libyen sous les auspices onusiens, mais aussi après l’appel de cessez-le- feu sur l’ensemble du territoire libyen, lancé par une coalition des groupes armés, en prévision de la seconde réunion de Genève, avant la fin de la semaine en cours. À qui profite cet attentat au cœur de la capitale libyenne, et contre l’ambassade algérienne, fermée depuis mai dernier, et dont Alger ne cesse d’appeler au dialogue inter-libyen et contre toute intervention militaire étrangère en Libye ? Si, au jour d’aujourd’hui, la situation chaotique dans ce pays n’a profité qu’aux milices extrémistes, les groupes terroristes et ses réseaux de ramifications, ces derniers sont les perdants, les premiers, faut-il le noter, de toute solution politique appelée à se dégager du dialogue inter-libyen. Aussi, il faut rappeler que c’est à travers la lutte contre le terrorisme que des puissances occidentales ont mobilisé ses armées pour intervenir, à l’exemple, de l’Afghanistan, et plus récemment le Mali, l’Irak et la Syrie. Ces deux derniers pays enregistrent des opérations de la coalition internationale de lutte contre le groupe terroriste, connu sous l’appellation de «Daech». Ce dernier vient de «revendiquer», selon des médias sur la base d’une chaîne appartenant au mouvement terroriste, l’attentat commis, hier, à Tripoli, contre notre ambassade dans la capitale libyenne. C’est ainsi que le terrorisme s’emploie à torpiller les efforts du dialogue, en semant la terreur au sein de la société libyenne, se manifeste par son acte barbare, à Tripoli, pour fournir le prétexte aux Occidentaux pour entonner leur bruit de bottes, en direction de la Libye, sur fond de la crise économico-financière. Outre que les parties libyennes, présentes à Genève, ont souscrit à une feuille de route de l’ONU en vue d’une solution négociée. Voie à même de préserver le pays de sombrer davantage dans le chaos, lequel l’amènera sur la voie de son morcèlement, un appel à cessez les hostilités a été lancé, à partir de Genève. «Les participants ont appelé toutes les parties à cesser les hostilités pour créer un environnement positif pour le dialogue», est-il mentionné dans un communiqué de l’ONU, au terme de deux jours du conclave de Genève. Avec cet attentat commis hier, à Tripoli, les Libyens sont appelés, plus qu’avant, à faire preuve de responsabilité historique et politique, pour dépasser leurs différends, en vue d’épargner le pire qui guette l’avenir, sur fond des visées escomptées par les appels de responsables étrangers pour une intervention militaire dans ce pays. Une seconde rencontre à Genève est prévue, au courant de cette semaine, dans le même sillage que celle tenue, mercredi dernier, sous les auspices onusiens, en la personne de Bernardino Leon. À la prochaine rencontre, sont conviés, outre qui étaient présents au premier round de discussions de Genève, ceux qui étaient invités et n’ont pas pris part, notamment les membres de l’ex-Congrès général national libyen. Ont pris part à la rencontre de deux jours, mercredi et jeudi derniers, des membres du Parlement reconnu par la communauté internationale, des personnalités de la société civile, dont des femmes, ainsi que des membres des gouvernements provisoires précédents de Libye.
Karima Bennour

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