L’homme fort de l’Est libyen a diffusé, dans la soirée de lundi à mardi, un message vidéo, dans lequel celui qui dirige l’armée nationale libyenne (ANL) a annoncé, que ses forces avaient «déjà nettoyé», les banlieues de Derna, ville côtière située à plus de 1000 km, à l’Est de Tripoli.
Ville qui échappait, à son contrôle, avant qu’il ne lance son offensive militaire, il y a trois mois, à propos de laquelle, les Nations unies ont affirmé vendredi dernier, «qu’au moins 17 civils avaient été tués dans les combats en deux semaines.» Après la réaction de l’organisation internationale pour la migration (OIM) , la semaine passée, indiquant que la situation humanitaire, à Derna était «critique et que plus de 2000 personnes avaient fui» cette ville libyenne, à cause «des bombardements et des raids aériens» précise l’OIM, à moins de trois jours de l’annonce, de lundi soir, de Haftar, la mission des Nations unies pour la Libye, affirmait vendredi dernier, «qu’au moins 17 civils avaient été tués dans les combats en deux semaines» déplorant que les combats et les affrontements à Derna, «empiétaient de plus en plus sur les zones densément peuplées». À moins d’une semaine de la rencontre internationale de Paris, sous l’Égide de l’ONU, sur la Libye, à laquelle ont pris part les principaux acteurs de la scène libyenne, sanctionnée par la lecture d’une déclaration, fixant le calendrier électoral des législatives et la présidentielle, dans ce pays, alors que les divergences continuent de miner le processus du dialogue inter-libyen, outre la persistance du bruit des armes, en Libye, la réalité libyenne a vite fait de prendre le dessus sur le rendez-vous de Paris, que certains ont qualifié d’ «historique». Après que l’opinion libyenne, qui a tenu à souligner que la profonde méconnaissance des particularités de la société en Libye, font que des initiatives, notamment d’acteurs occidentaux, à l’exemple de celle de la France, réunissant les acteurs libyens, sans avoir réussi à leur faire adopter un Accord, le 29 mai dernier à Paris, sur fond des divergences entre libyens, mais aussi, faut -il le noter, des objectifs inavoués d’acteurs étrangers, dans leur traitement du dossier de la Libye et de la crise libyenne. Dans le reportage, « La Libye, le Fiasco de la communauté internationale » de RTS, un libyen s’exprimant sur la situation chaotique de son pays et la persistance du dialogue des armes, s’adressant à l’ONU, il lui lance «désarmez-nous d’abord, et organisons des élections seulement ensuite». Des diplomates et membres d’organisations internationales, basés à Tunis, dont certains opèrent leur retour à Tripoli, sous couvert d’anonymat, ont confié, à la correspondante de RTS, que «le contexte libyen est trop instable pour que la stratégie officielle de la communauté internationale, notamment des élections en décembre, soient valables» ont-il estimé. À Syrte, ville côtière, qui a connu une guerre extrêmement violente, contre les groupes terroristes de Daech, après l’annonce de la libération de cette ville des terroristes, en décembre 2016, la vice-maire Haniya Salem Abukhirais, dans le dit reportage, dira qu’ « aujourd’hui, 3000 familles n’ont plus de toit » à Syrte, avant d’ajouter qu’ «il a fallu une guerre pour réussir à chasser. C’était nécessaire, tient –elle à souligner, mais maintenant, a-t-elle poursuivi «tout est démoli et personne ne nous tend la main », témoigne la vice-maire de Syrte, déplorant la persistance des divergences inter-libyennes, en déclarant qu’ «il y a deux gouvernements en Libye, c’est très compliqué et du coup, on n’a plus d’interlocuteur » dira-elle. En l’absence d’Institutions et de structures de l’État, depuis leur effondrement, suite à la crise survenue dans ce pays, en 2011, qui s’est développé en conflit armé, précipitant l’intervention militaire de l’Otan, en Libye, les populations libyennes se sont repliées sur les structures tribales. Certains observateurs de la scène libyenne, avancent que pour réussir à aider les libyens à renouer avec la vie politico-institutionnelle et faire taire le bruit des armes et le dépassement de leurs divergences, il est indispensable d’apaiser et de pacifier les relations entre les tribus, notamment par des efforts à consentir d’avantage en direction de la réconciliation-inter-libyenne.
Karima Bennour
Soupçonnée de corruption en Libye, la Société Générale verse 250 millions d’euros au Trésor public français
Au terme de la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) signée le 24 mai, dernier, la Société générale a accepté de payer une amende de 250 millions d’euros au Trésor public français dans le dossier libyen. La Société générale paiera en effet, 250 millions d’euros à l’État français pour mettre fin aux poursuites concernant des soupçons de corruption en Libye, dans ses relations «litigieuses» avec le fonds souverain libyen LIA (Libyan Investment Authority), a annoncé lundi dernier, le procureur financier. Au terme de la convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) signée le 24 mai, la Société générale accepte de payer une amende de 250 millions d’euros au trésor public français dans le dossier libyen, a déclaré Eliane Houlette. C’est la deuxième CJIP conclue par le parquet national financier (PNF) après celle de l’automne dernier avec HSBC. Elle a été validée lundi par la justice française à Paris. Au total, la Société Générale a annoncé avoir accepté de payer des amendes d’un montant total de 1,34 milliard de dollars (1,15 milliard d’euros) pour résoudre deux litiges aux États-Unis et en France portant sur des manipulations supposées du taux interbancaire Libor et des soupçons de corruption en Libye. Dans ce dernier dossier, la banque française sera appelée également à plaider coupable devant un tribunal new-yorkais, selon le ministère américain de la Justice.