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APRÈS DRAGHI ET MACRON, CHARLES MICHEL DÉBARQUE À ALGER : L’Algérie, incontournable pour l’UE

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Le président du Conseil européen, Charles Michel est arrivé hier à Alger où il a été accueilli à son arrivée par le Premier ministre Aymène Benabderahmane. Cette visite traduit la volonté des Européens d’impulser une nouvelle dynamique à leur coopération avec l’Algérie, devenu un partenaire incontournable dans la région.

Elle intervient quelques semaines après celle effectuée par le Premier ministre italien Mario Draghi et une dizaine de jours après la visite de travail du président français Emmanuel Macron.
Charles Michel qui a été reçu en audience par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, devra aborder, dans ses rencontres avec les dirigeants algériens,  plusieurs sujets de discussion, notamment le dossier énergétique qui pourrait prendre la part du lion dans de probables négociations de l’UE avec l’Algérie. Il faut rappeler dans ce cadre que depuis l’annonce par le géant russe Gazprom de l’arrêt de ses exportations de gaz vers l’Europe, plusieurs gouvernements sont pris de panique et la nécessité de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement s‘impose, d’où l’intérêt européen pour l’Algérie.
C’est là un atout qui pourrait servir les intérêts du pays qui pourrait non seulement pousser l’UE  à  « recadrer le trublion Pedro Sanchez », qui est passé outre la position de l’UE de soutien au plan onusien de règlement du conflit du Sahara occidental, et qui a, par calcul politique étroit, apporté son soutien à la proposition marocaine de large autonomie des territoires occupés de la RASD.

L’encombrant Pedro Sanchez
D’ailleurs cette position du Premier ministre espagnol, dénoncée même dans son propre camp a mis à mal l’UE, qui avait recommandé à Pedro Sanchez de reconsidérer sa position et surtout de reprendre langue avec l’Algérie pour être en adéquation avec la position de neutralité de l’Union.  Il faut savoir qu’au lendemain de la rupture par l’Algérie de l’accord d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, Pedro Sanchez a sollicité le soutien de l’UE pour faire fléchir Alger. Non seulement, il n’avait pas réussi à gagner ce soutien, mais il a été également  appelé à revenir sur le soutien qu’il avait apporté au Maroc et sa politique coloniale qui allait à l’encontre de la position défendue par l’UE.  Aujourd’hui, Pedro Sanchez est sur la corde raide, et ses relations avec le Maroc traversent même une zone de froid alimentée par le Makhzen qui compte « essorer » le gouvernement espagnol qu’il considère comme prêt à céder sur d’autres plans notamment sur celui de la circulation des personnes notamment à travers les enclaves de Ceuta et Melilla. La presse marocaine qui avait tenté de charger les services de sécurité espagnols au lendemain du massacre de dizaines de migrants subsahariens, aux portes de l’enclave de Melilla, par la police et la gendarmerie de Rabat, avait appelé le chef du gouvernement Akhannouch a mettre la pression sur Madrid pour la pousser à faire plus de concessions et aujourd’hui les relations entre les deux gouvernements sont froides.

Révision de l’Accord d’association
Il faut savoir par ailleurs, que l’Algérie a toujours considéré l’accord de coopération avec l’UE, signé en 2002 et mis en œuvre en 2005 comme déséquilibré et favorable aux intérêts européens. Elle a toujours plaidé pour sa renégociation pour un partenariat équitable et surtout respectueux des intérêts de chaque partie. Elle tient aujourd’hui une occasion favorable pour remettre sur la table cette revendication et détient même des atouts pour faire pencher la balance de son côté.  La visite du président du Conseil européen semble être le prélude à un véritable ballet de dirigeants européens qui pourraient, dans les prochains jours, programmer des visites dans notre pays. Ce qui démontre le nouveau statut de partenaire incontournable qu’accordent aujourd’hui l’UE et ses membres à l’Algérie.
Slimane B. 

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