Décidément, l’allégeance a la peau dure dans les mœurs politiques du pays. Après une montée au créneau des prétendus sénateurs frondeurs, des deux partis politique majoritaires, FLN-RND, au sein de la Chambre haute du Parlement, pour faire tomber le président intérimaire du Conseil de la nation, Salah Goudjil, les voilà qu’ils effectuent un revirement surprenant de dernière minute, en appuyant son maintien à la tête de la deuxième Institution de l’État. Et finalement il ne s’agissait que d’une tempête dans un verre d’eau. Dans un communiqué, le groupe parlementaire de l’ancien parti unique, a salué les efforts de celui, dont la tête est mise à prix quelques jours seulement auparavant. Le FLN salue « les efforts déployés par le moudjahid pour assurer la pérennité et la stabilité du Conseil dans les moments difficiles que l’Algérie a récemment traversés », lit-on dans le texte.
Le parti orphelin depuis l’incarcération de ces chefs pour des affaires de corruption, a souligné également son « engagement à continuer à œuvrer et travailler avec Salah Goudjil en prévision des prochaines et importantes échéances nationales, notamment celles relatives au plan d’action du gouvernement et du projet de révision de la Constitution ». Même topo au sein de sa paire de la défunte alliance présidentielle, le RND. Ce dernier a rendu lui aussi, un communiqué, dans lequel il a fait part « de son entière disponibilité à travailler avec le moudjahid Salah Goudjil, au moment où l’Algérie est en phase d’importantes réformes politiques, que le Conseil assumera prochainement, telles que la préparation du débat du plan d’action du gouvernement et la poursuite de l’étude des textes de lois qui lui ont été transmis dans le cadre de ses attributions ». Ces deux partis du pouvoir ont-ils obéi à des instructions venant d’en haut ? Très probable, bien que la démarche, en elle-même, constitue un affront au règlement intérieur de l’Institution qui exige du président intérimaire de déclarer la vacance du poste pour l’ouverture des candidatures à la tête de la haute chambre. Selon des indiscrétions, Salah Goudjil aurait même demandé une audience au président de la République pour avoir sa caution et se maintenir ainsi en tant que 2e personnage de l’État. Pour rappel, la tête de ce Conseil, dirigé par le vieux Goudjil, a aiguisé les appétits des prétendants à ce poste clé. Plusieurs noms ont été d’ailleurs avancés, dont celui de Karim Younès et El Hachemi Djiar entre autres.
B.O.