Aussitôt sorti de prison, l’islamiste, d’origine algérienne, Djamel Beghal a été expulsé vers l’Algérie, pouvait-on lire sur les sites de médias français. Déchu de sa nationalité française qu’il avait eu après son mariage avec une française, Beghal, de retour en Algérie, sera de nouveau confronté avec la Justice algérienne, pour des liens supposés avec le Groupe islamique armé durant le milieu des années 1990, en lien avec les attentats du métro de Paris.
Selon les médias français, les autorités françaises, qui souhaitaient le voir retourner en Algérie, discutaient depuis plusieurs semaines avec Alger des conditions de son retour dans son pays natal, qu’il avait quitté à l’âge de 21 ans pour venir en France.
L’Algérien, considéré en France comme le mentor de Chérif Kouachi et d’Amedy Coulibaly – deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris –, a quitté la prison de Vezin-le-Coquet, près de Rennes, « vers 5 h 30 en vue d’être reconduit à la frontière », selon une source syndicale, et a décollé peu après 10 h 30 de l’aéroport de Roissy en direction d’Alger, ont fait savoir des sources proches du dossier.
« Il a été libéré ce matin à 5 h 20, pris en charge par la police aux frontières. Il a adopté un comportement calme et n’a pas été surpris de l’heure de son départ », a rapporté l’administration pénitentiaire.
Jusqu’à sa libération, le sort de cet Algérien demeurait incertain. Paris attendait en effet l’autorisation d’Alger pour l’expulser, évoquant, en attendant, un placement en centre de rétention ou une assignation à résidence. Djamel Beghal, 52 ans, est dans le viseur des autorités françaises depuis le milieu des années 1990. Il a été déclaré expulsable en 2007, deux ans après avoir été condamné à dix ans de prison pour association de malfaiteurs terroristes. Lundi, il a terminé de purger une seconde peine de dix ans de prison pour un projet d’évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA) condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée-d’Orsay en 1995 à Paris. Il avait obtenu une réduction de peine exceptionnelle de vingt jours qui a avancé la date de sa libération, initialement prévue pour le 5 août. Djamel Beghal aura purgé près de dix-sept ans de détention dans les prisons françaises.
I.M. Amine
« S’ils ne veulent pas récupérer Beghal, on doit stopper toute délivrance de visa ou bloquer les transferts d’argent »
La curieuse réaction de Marine Le Pen
Dans sa livraison d’hier, le journal russe Sputnik a donné cette information : le 3 juillet, lors d’un entretien télévisé accordé à CNEWS, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (RN) avait appelé à suspendre l’octroi de visas aux Algériens ou à empêcher ceux travaillant en France de faire des transferts de fonds vers l’Algérie, si Alger persistait à refuser le retour de Djamel Beghal sur son territoire. «On accorde des milliers de visas à l’Algérie chaque année, il y a aussi des transferts d’argent. S’ils ne veulent pas récupérer un de leurs ressortissants djihadistes, on doit stopper toute délivrance de visa ou bloquer les transferts d’argent», a-t-elle déclaré. Les réactions des internautes sur les réseaux sociaux à l’appel de la présidente du RN ne s’étaient pas fait attendre.
I.M. A.