«À chaque chose malheur est bon » semble complaire comme dicton aux opportunités offertes par la situation actuelle du marché mondial du gaz. Conséquence directe du conflit ukrainien, le bouleversement géostratégique et géopolitique a provoqué une ruée vers les énergies. En pleine crise, l’Algérie, qui a été fortement sollicitée pour un apport supplémentaire en la matière, est en mesure de satisfaire la demande de ses grands partenaires. En plus de l’Italie, de nouveaux marchés peuvent être conquis par notre pays, qui plus est dispose d’un potentiel production important en énergies électrique, solaire et conventionnelle.
C’est ainsi que dans le cadre de la visite du président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, à Alger, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a annoncé la signature, aujourd’hui, d’un accord de 4 milliards de dollars entre Sonatrach et ses partenaires, l’italien Eni, le français Total et l’américain Occidental Petroleum. Cet accord permet davantage de fourniture à l’Italie en gaz algérien. En perspective, l’Algérie vise tout le marché européen et elle l’a proposé comme offre pour la deuxième fois en quelques mois. C’est le président Tebboune lui-même qui en a fait part à Mario Draghi : « Je tiens à réaffirmer à mon ami le président du Conseil des ministres italien, M. Draghi, ce que nous avions proposé en Italie, à savoir : être l’un des fournisseurs de l’Europe en énergies électrique, solaire et conventionnelle ».
À ce titre, il convient de plancher sur le potentiel important dont dispose l’Algérie en matière, d’abord de l’énergie électrique, et puis le retour sur investissement attendu du ou des projets concernant l’énergie solaire. Passant les importantes réserves en gaz récemment consolidées avec la découverte d’un gisement de 10 milliards de m3 à Hassi R’mel et qui est exploitable comme production à partir de novembre prochain. Notre pays ne regorge pas moins d’un surplus en production électrique et d’un inépuisable potentiel en matière du solaire.
Pour la première source d’énergie, les déclarations faites hier même par le P-dg de Sonelgaz en ce sens ne sont pas étrangères au contexte. Elles viennent confirmer, si besoin est, que l’Algérie est capable, dès à présent, d’exporter de l’électricité vers les pays de l’Europe. Pour preuve, il affirme que l’offre du pays en la matière « dépasse » la demande nationale. D’où une opportunité qui se présente pour l’Algérie à l’effet de placer l’excédent sur les marchés extérieurs. Plus précis, le patron de Sonelgaz dira que l’étude du projet portant câble électrique d’une distance de 250 kilomètres, qui servira à l’exportation de l’électricité vers l’Europe via l’Italie, atteint un stade « très avancé ». À l’horizon 2030, Sonelgaz table même sur une production de 30 000 Mégawatts.
Concernant le solaire, dont l’Algérie mise beaucoup sur une source d’avenir palliative aux énergies fossiles, le méga projet « Solar 1000 MW » qui est en voie d’être lancé, sera mis en service vers la fin de l’année 2023 ou au plus tard en début de 2024. Les quantités produites seront vendues à la Sonelgaz qui, à partir de ses prévisions de consommation en électricité, décide des surplus à orienter vers l’exportation. Outre ces sources d’énergie citées, l’Algérie compte se lancer dans la production de l’hydrogène vert, surtout que les spécialistes et experts du domaine la place en pole position en la matière dans toute la région Mena.
Farid Guellil