Le président du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP), Rachid Malaoui, a alerté contre les appels anonymes largement relayés sur les réseaux sociaux appelant à une grève générale de 6 jours à partir d’aujourd’hui. Malaoui estime que ce genre d’action avant qu’elle ne soit lancée devrait être réfléchie et préparée par les différentes parties représentant la société civile, à leur tête les syndicats, pour que ces actions, selon lui, soient organisées, avec un sens et un objectif, pour qu’elles puissent réussir.
Les appels anonymes pour ce type d’actions ne visent, qu’à réunir les conditions pour l’anarchie, ce qui porte fortement atteinte au mouvement populaire pacifique pour le changement du système politique en place comme l’ont souligné, auparavant des syndicalistes, lors des appels précédents à ce genre d’action. Le représentant du SNAPAP, a donc mis en garde contre ce genre d’appels dont la provenance n’est pas connue ni même le but. Malaoui a indiqué, dans ce contexte, avoir appelé, de son côté, à l’organisation d’une grève générale «mais à condition qu’elle soit préparée en concertation avec les partis de la société et même avec les partis politiques», a-t-il souligné. Contacté hier, il a expliqué que la grève générale devant paralyser tous les secteurs d’activités économiques et ceux relevant de la Fonction publique, ne doit pas être revendicative mais plutôt politique par rapport à une position du pouvoir. « Celle-ci sera observée, si les 4-B persistent à se maintenir au pouvoir, et si d’ici la date des élections présidentielles, on persiste à ignorer les revendications populaires».
D’autre part, notre interlocuteur a signalé que la grève générale n’a rien de commun avec la désobéissance civile qui peut se caractériser, à titre d’exemple, par le refus de payer les impôts ou les différentes factures mais tout en continuant à travailler normalement. Dans un autre cadre d’idées, commentant l’annonce du ministère du Travail à travers laquelle il a appelé les demandeurs de déclaration de constitution des organisations syndicales de travailleurs et d’employeurs à l’actualisation de leurs dossiers, Malaoui a qualifié la démarche de «retour aux vieilles méthodes». Selon lui, le même procédé avait été fait en 2011 en accordant 30 agréments aux partis politiques et aux associations. «L’objectif était seulement de calmer les esprits, ce qui a été suivi par la préparation d’un code de travail catastrophique». Malaoui a rappelé en outre que la convention internationale, ratifiée par l’Algérie, stipule que si l’on souhaite constituer un syndicat on le déclare, seulement.«
Il n’est pas mentionné la nécessité de demander l’agrément du gouvernement », a-t-il encore relevé. Par ailleurs, il a rappelé que le gouvernement actuel n’est pas reconnu par le peuple, « de ce fait l’on ne peut pas travailler ni s’adresser à lui ».
Ania Nait Chalal