Le Conseil national des professionnels du secteur tertiaire de l’éducation est allé jusqu’au bout de ses menaces. La grève, à laquelle il avait appelé, a eu lieu bel et bien, hier, au niveau de plusieurs établissements relevant de la direction de l’éducation d’Alger-centre. Selon le porte-parole du Cnapeste, Messaoud Boudiba, le débrayage a connu un taux de participation d’environ 70% dans le cycle secondaire, alors qu’au primaire et au moyen le taux n’aurait pas dépassé les 20%.
Parmi les lycées ayant répondu à l’appel du Cnapeste, l’on cite celui d’El Idrissi au 1er mai. Lors d’une virée effectuée dans plusieurs établissements scolaires d’Alger-centre, il a été constaté, en effet, que les élèves de ce lycée n’ont pas eu cours en raison de la grève des enseignants. Interrogées, deux élèves de classe de première année secondaire ont confirmé que depuis 8h, la majorité des enseignants sont entrés en grève, mis à part les contractuels. Pour ce qui est des raisons de ce mouvement, elles ont répondu que les enseignants ont refusé de leur expliquer. «On nous dit que ce ne sont pas vos affaires. Pourtant c’est nous qui sommes pris en otage» a regretté, à ce propos une de nos interlocutrices. De l’autre côté, une parente d’élève a exprimé son appréhension quant aux conséquences de cette action de contestation. «Les élèves viennent tout juste d’entamer l’année scolaire, et cette grève va les perturber sachant qu’ils sont en pleine période de devoirs », a-t-elle déclaré. Et d’ajouter «ceci nous pousse à payer à nos enfants des cours particuliers, pour rattraper les retards. Nous sommes obligés de le faire». Pour avoir plus de détails, nous avons contacté le porte-parole du conseil national des professionnels du cycle ternaire de l’éducation, Messaoud Boudiba qui a fait savoir que le taux de participation à la grève était d’environs 70% dans les établissements du cycle secondaire et de pas plus de 20% dans les écoles du primaire et du moyen. Selon Boudiba, si les problèmes ne seront pas réglés au niveau local (direction de l’éducation d’Alger- centre, et d’autres wilayas), la contestation sera alors élargie au niveau national. «Mais avant de décider quoique ce soit, il faudra d’abord réunir notre conseil national», a-t-il précisé. Il est important de rappeler que dans son préavis de grève, le Cnapeste avait expliqué que la décision de recourir à la grève est intervenue à la suite d’une situation de «blocage» entre les responsables de la direction de l’éducation d’Alger-centre. La dernière réunion, qui s’est déroulée le 2 octobre dernier entre les deux parties, consacrée à trouver des solutions aux problèmes posés, n’ayant abouti à aucun résultat. Le but de la grève serait, selon ses initiateurs, de dénoncer la mauvaise gestion des établissements scolaires d’Alger, et le transfert «arbitraire» des enseignants d’un établissement à un autre sans l’accord de ces derniers. Le Cnapeste revendique, en outre, la résiliation des mesures arbitraires ayant trait à la liberté syndicale.
Ania Nait Chalal