Alors que beaucoup de mesures ont été prises par le ministère de l’Éducation nationale pour l’allègement des cartables scolaires, il est légitime de se poser aujourd’hui des questions quant à leur efficacité sur le terrain surtout que pas plus tard que jeudi dernier, l’on continuait de voir des élèves toujours trainer des cartables toujours aussi lourds, au moment où les dispositions du ministère étaient pourtant déjà entrées en vigueur.
De la tablette électronique au deuxième exemplaire du livre scolaire, passant pas le lancement du livre numérique, il semble que le département d’Abdelhakim Belabed n’a ménagé aucun effort pour mettre fin au problème du poids du cartable qui persiste depuis plusieurs années, mais pour surtout appliquer les instructions du Président Tebboune, allant dans ce sens. Jusqu’ici tout semble être parfait, pour justement alléger de manière efficace les élèves de leur fardeau quotidien dont les répercussions peuvent être irréversibles sur leur santé, mais si l’on voit de tout près, l’on se rend vite compte que certaines de ces mesures ne peuvent profiter à l’ensemble des 5 millions 600 mille élèves du primaire des quatre coins du pays.
Il en est le cas pour ce qui est du livre numérique qui, malgré la gratuité de son utilisation, il pourrait ne pas être en effet accessible pour la totalité de ces élèves. Car pour pouvoir accéder à ces livres il faut avoir un PC portable ou micro ordinateur, une tablette électronique ou un Smartphone. Or, l’on sait tous qu’il y a, malheureusement, aujourd’hui des familles algériennes qui ne peuvent pas se permettre ces moyens technologiques, notamment celles issues des zones enclavées ou celles habitant dans l’extrême désert. C’est de même pour la couverture en réseau internet, qui enregistre des dysfonctionnements même au niveau des grandes villes. Il faut dire que bien que le lancement du livre numérique a été fait jeudi dernier, il est certain que beaucoup d’élèves n’ont pas été jusqu’à le télécharger pour les raisons évoquées plus haut.
Si l’on s’attendait à ce que leur utilisation soit généralisée à commencer d’aujourd’hui, il serait judicieux que le Men refasse ses calculs et prenne en considération les situations évoquées. S’agissant d’autre part de la généralisation de l’utilisation de la tablette électronique, là encore il y a à dire car depuis la rentrée scolaire, les choses semblent être stagnées, car rien qu’au niveau de la capitale, rares sont les écoles qui ont été dotées de cet outil informatique, au moment où l’on s’attendait à ce que chaque élève puisse avoir réellement sa propre tablette.
Où on en est avec le deuxième manuel scolaire
De ce qui est, par contre, de l’utilisation d’un deuxième exemplaire du manuel scolaire dans les écoles, l’opération semble ne pas porter ses fruits, en tout cas pas pour le moment, puisque beaucoup d’élèves rencontrés ici et là attestent que leurs établissements n’ont pas mis à leurs dispositions ces manuels doubles. Il faudra relever, à ce propos, que selon le directeur de l’Éducation d’Alger Ouest, des inspecteurs de l’éducation ont entamé, la semaine dernière, des campagnes de sensibilisation et d’inspection au niveau des établissements scolaire pour la vérification du poids des cartables et le niveau d’application, par les écoles, des instructions du MEN après la distribution du deuxième exemplaire du livre scolaire. L’on rappellera, à cet effet, que le ministère de l’Éducation a procédé, pour la première fois, le 17 octobre dernier, à la dotation des écoles primaires à travers l’ensemble du territoire national des copies des livres scolaires, au profit des élèves de la 3e, 4e et 5e année.
L’opération de distribution de ces copies sensées profitées à 3 millions d’élèves a été prise en charge par les centres de wilaya et les centres régionaux de distribution des documents pédagogiques (CRDDP), relevant de l’Office national des publications scolaires (ONPS). Le but étant de fournir des copies conformes aux livres scolaires dédiés aux élèves de la 3e, 4e et 5e année primaires soit 8 titres pour chaque élève de 3e année, 8 titres pour chaque élève de 4e année et 9 titres pour chaque élève de 5e année primaire. Ces copies sont la propriété des écoles et sont sensées être utilisées en classe par les élèves des niveaux concernés. Chaque élève des niveaux susmentionnés aura, en sa possession, un livre, acheté ou obtenu gratuitement selon le cas, qu’il gardera à son domicile, et un second exemplaire à l’école.
Ania Nch
