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ALGÉRIE-ESPAGNE : Relations commerciales à l’arrêt

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Des sources médiatiques européennes confirment que le gel des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne est toujours effectif.

Dans les dernières statistiques douanières pour le premier semestre 2022, seule apparaît l’indication concernant la position de l’Espagne comme 2ème client de l’Algérie avec 12,13 % de ses exportations, pour l’essentiel, du gaz acheminé à travers le gazoduc Medgaz. L’Espagne qui était, avant le 8 juin dernier, dans les premières places comme fournisseur de l’Algérie, n’a pas été du tout citée comme pays fournisseur durant le premier semestre 2022, dans les statistiques officielles.
On sait que la décision prise par l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) annoncée dans une note datée du 28 juillet 2022, sur la levée du gel, le jour même, des domiciliations bancaires pour les opérations de commerce extérieur de et vers l’Espagne, a été immédiatement suivie par un commentaire de l’APS censé remettre les pendules à l’heure: « les décisions concernant les questions financières et commerciales qui engagent l’État sont prises en Conseil des ministres, par le ministère des Finances ou par la Banque d’Algérie et sont annoncées par les canaux officiels ». En d’autres termes : « les décisions économiques notamment celles liées aux relations de l’Algérie avec ses partenaires commerciaux, relèvent des prérogatives exclusives de l’Etat, et non pas des organisations professionnelles, telle que l’Association des banques et établissements financiers (ABEF)».
Effectivement, aucun « canal officiel » n’a fait état d’une quelconque décision engageant l’État pour ce qui est des relations avec l’Espagne. La note de l’ABEF avait été hâtivement interprétée par des médias comme étant le signe d’une remise en question, voire une reculade de l’Algérie par rapport à sa réaction après le revirement surprenant, et pour le moins inamical, voire hostile à l’Algérie, du Premier ministre espagnol sur la question du Sahara occidental. L’Algérie avait, d’abord, rappelé pour consultations son ambassadeur à Madrid, puis décidé la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne.
Dans la foulée, le mercredi 8 juin 2022, des mesures conservatoires avaient été notifiées par l’ABEF aux directeurs des banques et établissements financiers, se traduisant essentiellement par le gel, le jour même, des domiciliations bancaires pour les opérations de commerce extérieur de et vers l’Espagne. Les choses en sont toujours là. Par le canal de l’APS, les autorités du pays ont fait savoir que «les allégations colportées, en ce moment, par certains médias sur une prétendue reculade de l’Algérie concernant ses relations commerciales avec l’Espagne sont erronées». La preuve : «aucune information officielle n’a été rendue publique à ce sujet par les autorités ou les institutions compétentes».
Suit, toute une explication sur le rôle de l’ABEF: «C’est une association regroupant une trentaine de banques et établissements financiers activant en Algérie, dont une dizaine étrangers, notamment les deux banques françaises: BNP PARIBAS et Société Générale. Sa mission consiste surtout à représenter les intérêts collectifs de ses membres vis-à-vis des tiers, notamment auprès des pouvoirs publics et de la Banque d’Algérie, autorité de régulation de l’activité bancaire». L’ABEF «ne peut se substituer aux institutions de l’État qui ont en charge les finances, l’économie et le commerce extérieur. Elle est une association à caractère professionnel et défend les intérêts de ses adhérents».
Fait significatif : lors de sa toute récente rencontre périodique avec la presse nationale, le président Abdelmadjid Tebboune n’a fait aucune allusion aux relations avec l’Espagne, alors qu’il a longuement parlé de l’Italie qualifié d’«allié stratégique », étant le premier pays européen en termes de relations économiques avec l’Algérie». Le renforcement de ces relations, a précisé le président de la République, se poursuit avec le lancement de la phase de la production conjointe.
M’hamed Rebah

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