Jusqu’au bout de l’effort ! L’EN a livré l’un de ses plus beaux matches tactiques sous l’ère Gourcuff. Et pour cause. Dans une partie décisive où aucun calcul n’était permis en dehors des chiffres arithmétiques qu’il fallait engranger à son avantage, l’EN aura tenu la gageure, haut la main. On s’en doutait un peu, les Sénégalais appréhendent la rencontre dans le parfait esprit du wait and see, sans prendre le soin de balayer toutes les éventuelles lacunes défensives. Dans ce sens, une bévue monumentale, d’entrée (1’) permet à Feghouli de s’isoler seul face au gardien. L’aubaine est telle qu’elle dérègle le réflexe du Valençois qui échoue de très peu. Le ton était donné. Sous l’impulsion d’un Brahimi rayonnant par le tournis qu’il donne aux grands gabarits adverses, les verts prennent le match en main, même si les Lions de la Teranga donnent l’impression de mieux maîtriser le jeu avec par bonheur une certaine nonchalance dans leur compartiment avant. Ainsi à la 8’ Mané donne l’alerte dans une action dangereuse mais pousse trop loin son ballon. 2 minutes plus tard, Bougherra monte en chevauchée et est bousculé à 35 m de la surface sénégalaise. C’est lui-même qui exécute le coup franc : sa longue diagonale est interceptée par Mahrez qu embarque la défense et ajuste calmement le gardien. But libérateur déjà ! On en avait besoin pour une juste réconciliation après la déveine face au Ghana. Fallait-il pour cela au coach national revoir quelque peu sa copie. Slimani blessé, c’est Halliche, Lacen et Belfodil qui firent les frais d’un tel choix tactique dans l’optique d’une qualif. qui devait répondre au statut des verts. C’est donc Mahrez et Soudani qui sont lancés dans le bain. Et si l’enfant de Chlef, a du mal à retrouver ses marques en raison de son manque de compétition chez les verts, en revanche Ryad Mahrez aura marqué toute la partie de son aura, admirable de hargne et de pugnacité en attaque et en défense. Le reste de cette première mi-temps sera grosso modo à l’avantage des Sénégalais qui passent à la vitesse supérieure dans l’espoir de revenir à la marque. Quatre actions chaudes seront ainsi mises à leur actif (20’, 38’, 45 et 46’) sur lesquelles Mbolhi et Bentaleb s’illustrent. Côté algérien, seul cet essai infructueux de Mahrez sur coup franc est à noter. Au coup de sifflet de l’arbitre, les appréhensions demeurent même si les Algériens affichaient une certaine assurance sur le terrain. Syndrome ghanéen oblige. À la reprise, le scénario prévisible est là : le Sénégal monopolise le jeu et asseoit son ascendant.
Les escarmouches sont incessantes. Les coups francs se multiplient en faveur des Lions. Pratiquement depuis la 46’ à la 74, soit près d’une demie heure, c’est une déferlante blanche sur le terrain. D’autant qu’à la 71’ Brahimi quitte le rectangle vert, à sa demande suite à une blessure. Lacen le remplace avec l’objectif clair de préserver le score. À la sortie du métronome des verts, les gorges se nouent mais les Lions rugissaient sans pouvoir mordre. Ils mordront pourtant… la poussière à la 81’ quand sur un contre rondement mené par Feghouli le stratège de Valence offre un caviar à Bentaleb démarqué : ce dernier pivote légèrement et fusille du gauche le portier sénégalais, à bout portant. C’en était fini. L’Algérie qui avait suscité jusque-là plus de moue que de satisfaction, retrouvait ses esprits et l’honneur dû à son rang. Il lui reste à confirmer face à l’adversaire qui surgira du groupe D, le vrai groupe de la mort. !
Nourredine B.