Le problème soulevé par le rembarquement de certains produits algériens a été le point de convergence de plusieurs associations de protection du consommateur.
Car un problème en a soulevé d’autres : si les pays comme la Russie ou la France possèdent les outils pour détecter et contrôler la qualité des produits entrant dans le marché local, le commun des Algériens consomme sans demander son compte et, même s’il le souhaitait, n’a aucun moyen pour savoir si son assiette lui sert de l’alimentation saine ou du poison. Après l’étonnement, la réaction : les autorités ont rejeté net tout soupçon de dysfonctionnement dans le commerce extérieur, envoyant la balle dans le seul camp d’un seul exportateur de pommes de terre qui n’aurait « pas respecté la chaîne de froid ». Le dossier, qui a mis en émoi la population, a été ficelé séance tenante, malgré le fait que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait demandé au ministre du Commerce de procéder à une enquête approfondie sur le sujet. Ce qu’il convient d’affirmer sans tarder c’est que l’Algérie, à l’heure actuelle, n’a pas les moyens de contrôler avec la rigueur souhaitée ce que mangent et ce que mangeront les Algériens. C’est l’avis de l’Organisme algérien d’accréditation, communément appelé Algerac, dont les missions consistent à la mise en place d’un dispositif national d’accréditation répondant aux normes nationales et internationales pertinentes, à compléter l’infrastructure nationale de la qualité, à évaluer les qualifications et compétences des organismes d’évaluation de la conformité (OEC), mais aussi à procéder au renouvellement, suspension et retrait des décisions d’accréditation des organismes d’évaluation de la conformité. Selon cet organisme, « l’Algérie est non seulement mal outillée pour exporter des produits répondant rigoureusement aux standards internationaux, du fait de l’absence de laboratoires suffisants et hautement qualifiés, mais aussi elle se retrouve incapable de contrôler sérieusement ce que les Algériens mangent ».
Le DG d’Algérac, Noureddine Boudissa, reconnait que les laboratoires disponibles actuellement sont en nombre insuffisant et demeurent largement en-deçà de ce que la rigueur du marché domestique et étranger exige.
Pour Algérac, «l’Algérie est confronté à un problème de santé publique dans tous les domaines qui touchent à la santé du consommateur, au vu des maigres organismes de contrôle, en nombre très insuffisant, et sont largement dépassés, tant au plan du marché intérieur qu’à l’international ».
O.F.