À moins d’une semaine de la réunion des pays membres et non membres de l’Opep, prévue les 22 et 23 juin prochains, à Vienne, les deux plus grands producteurs, parmi les signataires de l’Accord de réduction de la production de l’or noir; l’Arabie saoudite et la fédération de Russie ont annoncé leur intention de tout faire pour convaincre leurs partenaires dans l’Accord de réduction de la production pétrolière, d’aller sur une hausse, durant le troisième trimestre de l’année en cours, de la production de l’or noir.
Lors du conclave des signataires de l’Accord de réduction du niveau de la production de l’or noir, qui débutera vendredi prochain, à Vienne, Moscou et Ryadh, comptent proposer, une augmentation «de 1,5 million de barils par jour, la production, au troisième trimestre de l’année 2018 » selon l’annonce du ministre de l’Énergie russe, Alexandre Novak, samedi dernier à Moscou. Pour le responsable russe, cette hausse permettra, si elle venait à bénéficier du soutien des signataires du dit Accord, de voir, « ensuite la situation sur le marché et décider de la suite» avant de préciser qu’« en ce moment, au troisième trimestre, il va y avoir une hausse de la demande, et c’est pour cela que ce genre de propositions est réellement utile » a-t-il expliqué. Il est à noter que les déclarations du responsable russe ont été tenu au lendemain de la rencontre, réunissant le président russe Vladimir Poutine et son ministre de l’Énergie avec le prince héritier saoudien Mohamed Ben-Selmane et son ministre de l’Énergie, peu de temps avant le match de football, disputé par l’équipe russe et son homologue saoudienne, après la cérémonie officielle de l’ouverture, en Russie, vendredi dernier, de la Coupe du Monde 2018. En vigueur, depuis janvier 2017, l’Accord de limitation de la production des pays membres de l’Opep et non membres, signataires du dit document a permis, depuis, un rééquilibrage appréciable, entre l’offre et la demande de l’or noir, sur le marché pétrolier mondial, mettant ainsi un frein à la chute vertigineuse, du prix du baril de pétrole, par les signataires de l’Accord, après avoir connu une chute vertigineuse, de sa valeur, avant la conclusion de l’accord en question, fin 2016, visant la réduction du niveau de production de l’or noir, lequel a conduit au recul de l’abondance de l’offre de cette matière, sur le marché mondial. La proposition russo-saoudienne qui sera mise sur la table du conclave de Vienne, des signataires de l’Accord précité, les membres et non membres de l’Opep, en l’occurrence, abordera notamment l’augmentation proposée par Moscou et Ryadh, que les deux pays estiment à 1,5 million de b/j. Selon des experts du marché pétrolier mondial, la proposition en question trouve aussi son explication dans la tendance baissière de la production de pétrole aux États unis, prévue l’année prochaine, mise en avant, par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), dans ses prévisions, annoncées mardi dernier. Celle-ci a avancé, en effet, qu’elle ne pense plus que la production américaine atteindrait un record de 12 millions de bpj au quatrième trimestre 2019, et s’attend, «désormais à une augmentation» de 970 000 bpj de la production américaine l’année prochaine, après l’avoir estimer, auparavant, à 11,76 millions de bpj, dans son rapport mensuel. Du côté de la demande, l’EIA s’attend à une croissance de la consommation de pétrole qu’elle estime, cette année, à 530 000 bpj aux États-Unis, pour atteindre les 20,41 millions de bpj, alors qu’auparavant, elle prévoyait une hausse de 500 000 bpj et de 30 000 bpj, de demande américaine, selon ses prévisions pour l’année prochaine, pour atteindre les 20,67 millions de bpj. Outre de ces données, il est notamment question, chez les experts, des données relatives au cours de l’actualité concernant la géopolitique, qui ne manquera pas d’impacter le cours du marché pétrolier mondial, directement ou indirectement, sur fond des tensions entre acteurs influents, notamment au Moyen Orient. Pour l’OPEP , dans son denier rapport , précédant sa réunion, vendredi et samedi prochain, il est souligné « la profonde incertitude entourant la vigueur de la demande de pétrole » indiquant qu’avec une marge d’incertitude de 1,7 million B/J, la demande pourrait être, « significativement plus élevée ou légèrement inférieure à la production actuelle de l’OPEP » est-il précisé dans le rapport du Cartel pétrolier. Les récents développements sur le marché du pétrole ont conduit, selon le document de l’Opep « à une forte incertitude sur la seconde moitié de l’année » alors que, poursuit-on «la demande de pétrole aux États-Unis, en Chine et en Inde montre un potentiel de hausse, les risques à la baisse pourraient limiter ce potentiel à l’avenir.»est-il souligné. Sur la production de brut des pays membres de l’Organisation, l’Opep n’a pas manqué de révéler que celle-ci a connu « une légère augmentation » en mai dernier, tirée, par Ryadh et « une forte baisse » durant la même période, au Nigéria, en Libye et au Venezuela.
Karima Bennour