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AIT HAMADOUCHE EN DISTINGUE DEUX MODÈLES : «On est dans la logique d’une transition pactée et non pas de rupture»

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Même si on n’est pas encore là pour l’instant, une phase de transition démocratique, comme voie à prendre, serait inévitable. Tant est que, le peuple, la classe politique et la société civile ont fait ce choix. Quoique, et en face, le pouvoir, à travers le chef de l’État Bensalah et le chef de l’état-major de l’ANP, prônent un processus électoral autour d’une présidentielle comme solution à la crise. Toutefois, seule «une transition adéquate évitera le pire à l’Algérie.»
En effet, pour la réussite d’une période de transition, en bonne et due forme, en vue du règlement de la crise politique en cours en Algérie, Louisa Driss Aït Hamadouche, enseignante en sciences politiques à l’université d’Alger 3, a fait, hier, une lecture académique de la question, lors de son passage au Forum du Courrier d’Algérie. «Une transition démocratique doit conduire au passage d’un système politique à un autre», a-t-elle posé, d’emblée, comme définition. De l’autre il y a «la transition octroyée», qui est, selon elle, «un ensemble de réformes qu’accorde un régime politique dans le but d’empêcher tout changement politique profond.» Avançant un exemple à l’appui, elle dit que «c’est précisément ce que l’Algérie a vécu en 1989 (Avènement du multipartisme: ndlr). On est passé du parti unique au multipartisme, alors que le système politique n’a pas changé.» Pour la conférencière, l’objectif essentiel de transition octroyée est de permettre au système politique de perdurer avec de nouveaux instruments. Affirmant, en ce sens, que «si le pouvoir politique opte pour ce type de transition, ce n’est que pour rester dans le système.»
Pour ceux qui prônent «un vrai changement politique», Aït Hamadouche dira qu’il existe deux types de transitions qui mènent vers un changement démocratique. Il s’agit de «la transition négociée (pactée) et de la transition rupture, en l’occurrence.» Dans cette optique, elle soulignera que «la transition de rupture c’est celle connue en Tunisie. C’est-à-dire, c’est une transition menée par une contestation sociale en plus des forces politiques.

C’est une transition qui commence grâce à la chute soudaine des pouvoirs politiques, comme ce fut le cas en Tunisie lorsque le système est tombé après trois semaines de contestations.» Pour la professeur Aït Hamadouche, «l’Algérie n’est pas dans la transition de rupture, vu que le système politique est toujours en place, et manifestement il ne tombera pas en fonction du modèle tunisien.»
Après avoir expliqué ce que c’est qu’une transition de rupture, l’invitée du Forum dira que la transition négociée ou pactée se présente comme une solution pour l’Algérie. Plus explicite : «Ce genre de transition, c’est lorsque les rapports de force sont plus ou moins équilibrés entre les protagonistes (système politique et contestations). En Algérie nous avons une contestation sociale populaire très forte, mais nous avons des forces politiques faibles», a-t-elle analysé, avant de poursuivre : «Nous n’avons pas des forces politiques qui puissent diriger la contestation sociale (Hirak) en fonction d’un programme, ou d’un projet bien déterminé.» En d’autres termes, elle dira que « personne ne contrôle la contestation sociale. Ce qui est un point faible pour les forces politiques, mais aussi pour le système politique, notamment.»
«Malgré l’existence de trois pôles aujourd’hui (pouvoir, oppositions et peuple ; ndlr), personne n’a pu imposer sa volonté sur l’autre.»
Restant dans le même sillage, cette enseignante universitaire souligne que «la transition pactée» fait que les deux pôles de changement (Hirak et forces politiques), «n’ont pas trouvé la bonne solution pour imposer la transition au pouvoir politique», a-t-elle clos ce chapitre.
Med Wali

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