Les agriculteurs craignent la réapparition de la mouche de l’olive qui passe l’hiver au stade de pupe, sous la frondaison des arbres dans les premiers centimètres de terre. Ainsi les paramètres favorables au développement de la mouche, selon un ingénieur de la protection des végétaux de la wilaya d’Aïn Témouchent sont le climat, caractérisé par un hiver doux, un printemps précoce sans chaleur excessive, un automne doux permettant à la mouche de bien se développer et l’humidité élevée, une des conditions idéales (2010, 2012 et surtout 2014 à Aïn Témouchent).
L’année 2015, traversée par un cycle de sécheresse aiguë et prononcée depuis le mois juin, peut connaitre des pics imprévisibles et forts redoutables pour la prochaine production oléicoles, selon toute vraisemblance. L’assistant affirme, par ailleurs, que le microclimat des zones précoces y est plus favorable car il y a moins de mortalité hivernale et une activité plus intense des insectes en été. Il s’agit notamment des vergers oléicoles des localités côtières de la wilaya d’Aïn-Témouchent et certains bassins agricoles exposés. Si l’an dernier, après une infestation, à grand échelle, de la mouche d’olive, une importante campagne de lutte a été menée tout le long de l’année et a permis de réaliser, cette saison, plus de 122 000 quintaux d’olives, dont 50% destinés pour la transformation en huile d’olive contre une production de 118 000 quintaux réalisée en 2014, les spécialistes redoutent fort l’apparition de l’insecte ravageur de l’olivier en 2016, à cause des paramètres climatiques favorables à son développement. D’ores et déjà, ce sont les agriculteurs de la région qui doivent recourir à l’estimation du risque par le dispositif dit piégeage évaluatif ou piégeage de contrôle. Très peu d’agriculteurs sont bien outillés pour instaurer un tel système de surveillance précoce. Il permet de détecter la présence des insectes adultes et de déterminer le début de vol de façon plus simple et plus rapide que par un suivi de piqûres et trous de sortie. Selon notre interlocuteur, l’intense activité des 05 huileries implantées dans les différentes contrées de la wilaya est un indicateur économique probant quant au rendement attendu. Actuellement, le verger oléicole est de 9443 hectares contre 8706 une superficie estimée à fin 2014. A noter qu’au titre du nouveau programme d’initiation local (PIL) la wilaya d’Aïn-Témouchent a bénéficié d’une opération de plantation de 340 hectares regroupant les cépages de types Sigoise (55%), Chemlal (25%) et Azeradj (20,5%), Manzoline (0,5%). Selon des témoins oculaires, un quintal d’olives peut produire 12 à 14 litres d’huile.
Ainsi, il a été un premier bilan de l’ordre de 7000 hectolitres d’huile d’olives produits durant la saison en cours.
Les prix qui étaient plafonnés l’an dernier à 600 da le litre ont grimpé à 700 da, ces jours-ci. Tous parlent de la dévaluation du dinar et tous ont appris à augmenter les prix d’une manière unilatérale. Et le proverbe réputé de chez nous dit «fais comme ton voisin ou changes la porte de ta maison.»
Boualem Belhadri
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