Depuis quelques jours, nous assistons à une campagne affutée ciblant, au-delà de la personne du défunt Ahmed Gaïd Salah, l’institution militaire que le général de Corps d’Armée avait eu à conduire dans l’une des graves crises que l’Algérie a traversées depuis l’Indépendance.
Les langues fourchues sont appelées au rendez-vous. Des mémoires courtes, tentons-nous de dire, qui, oublieuses du parcours militaire de haut rang couplé à un authentique moudjahid que fut le Chef d’état-major de l’ANP, a évité au pays, une décente aux enfers. Ses positions courageuses face à la « Issaba » dans le plein feu de l’action aussi bien que son refus catégorique des plans diaboliques dirigés depuis l’étranger n’ont-ils pas épargné au pays une sortie de piste qui aurait jeté la Nation dans l’inconnu ?
En effet, aussitôt l’avènement du Hirak du 22 février déclenché, et que les revendications appelant à l’annulation du 5e mandat pour un Président au plus bas de ses capacités d’exercice, Gaïd Salah, à la tête d’une institution patriotique qui a de tout temps pris ses responsabilités historiques comme ce fut le cas lors de la décennie terroriste de 90, a pris le taureau par les cornes et a assumé publiquement son accompagnement à la demande populaire. Tout le monde peut en témoigner de ses nombreuses positions allant jusqu’à mettre en demeure le locataire d’El Mouradia d’alors et les membres de la « Issaba » qui l’entouraient de répondre illico presto aux revendications de millions d’Algériens. Quitter le pouvoir, ce qui fut fait, et remettre le pays sur la voie constitutionnelle jusqu’à l’organisation d’une élection présidentielle. N’en déplaise aux adeptes d’une transition dite « démocratique » mais qui n’est qu’un piège tendu à la Nation, et plan derrière lequel pointe la « Issaba » agissant sur instigation d’une France, l’élection présidentielle libre et transparente du 12 décembre 2019 a déjoué un véritable complot contre le pays. Or, sans l’ANP et les forces patriotiques vives de la nation, l’Algérie aurait été mise à feu et à sang. Voilà un objectif recherché par la bande et ses réseaux internes et externes qui, jusqu’à aujourd’hui, elle tente même l’irréparable depuis la cellule de prison. Que les têtus se mettent maintenant à imaginer, un seul instant, une Algérie qui pataugerait encore dans le vide institutionnel et donc sans Président, la situation avec l’avènement de la pandémie et la crise économique que nous vivons aujourd’hui. N’est-ce pas là un scénario cataclysme qui aurait chaviré le bateau Algérie ? Encore une fois, Gaïd Salah a assumé ses responsabilités en 2019 en tant que militaire à la tête de l’ANP comme il l’avait fait en 54-62 pour sortir le pays du joug colonial. Autrement dit, il a réussi à soustraire l’Algérie aux griffes de la « Issaba » en accompagnant la Justice dans le cadre des poursuites judiciaires contre les corrompus, comme il a défendu la souveraineté de l’Algérie jusqu’à s’affranchir de la colonisation française.
Farouk Bellili