«L’Économie Informelle en Algérie: Réalité et Traitement», tel est le thème d’un colloque de deux jours, organisé par la Faculté des sciences économiques, Commerciales et des Sciences de gestion de l’Université de Boumerdès, en collaboration avec le Laboratoire de Recherche sur l’avenir de l’économie algérienne hors les hydrocarbures(AEAHH). Il a été ouvert hier, au niveau de la salle de conférences de l’Université (EX -INH). De nombreux professeurs et spécialistes y ont pris part pour débattre du sujet qui revêt une importance capitale pour l’économie du pays. Ainsi des sujets comme la définition de l’économie informelle, ses différentes formes, ses causes et ses effets, le rôle des institutions de l’État, face à ce phénomène et la vision des opérateurs économiques envers le phénomène ont été mis en exergue et explicité par les intervenants tout en proposant des solutions susceptibles de réduire l’impact négatif sur l’Économie nationale. Durant la première journée, les intervenants ont convergé vers l’ampleur de l’économie informelle laquelle est pratiquée à grande échelle ou aucun secteur n’échappe à ce fléau ou tous les produits sont commercialisés dans tous les espaces publics. Même la monnaie n’y échappe pas, elle est échangée devant tout le monde sans susciter la réaction des pouvoirs publics sans omettre le non-respect des lois en vigueur, tel est le diagnostic relevé par les spécialistes en la matière. Le chômage galopant, l’absence d’espaces réglementaires pour le négoce, le manque d’organisation en la matière, la non maîtrise des systèmes socio-économiques sont d’autres facteurs qui ont favorisé l’ampleur de l’économie informelle dans le pays expliqueront les professeurs.
Pour réduire ce phénomène qui porte un coup dur à l’Économie nationale, les intervenants suggèrent le recours à la numérisation et l’informatisation avec la prise de décisions politiques adéquates, en organisant des procédures attractives pour normaliser le commerce.
Dans le domaine de lutte contre l’informel, le commandant Zouaoui Rabah de la DGSN a révélé que les services de la police ont traité 35 168 affaires et ont arrêté 12 657 personnes à l’Échelle nationale durant l’année 2018 pour diverses infractions liées à l’exercice de l’activité commerciale illégale. Une importante masse monétaire circule d’une manière informelle d’où il est indispensable de récupérer pour l’intégrer dans l’économie légale dira la doctoresse Dardar Nacreraient plaidant pour une meilleure attractivité pour la bancarisation qui reste faible. La nécessité de réduire ce fléau a été réitéré par les intervenants durant la première journée du colloque qui se poursuivra aujourd’hui.
B. Khider