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ABDELAZIZ RAHABI AU QUOTIDIEN « LE MONDE » : «La demande de démocratie en Algérie est endogène»

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Le diplomate et ex-ministre de la Communication, Abdelaziz Rahabi, dans un entretien accordé au quotidien français Le Monde, paru avant-hier, a déclaré que «la demande de démocratie en Algérie est endogène, et qu’elle n’est pas une greffe voulue par l’étranger». Rahabi, qui s’est exprimé sur la situation politique du pays n’a pas manqué de tirer sur ceux qu’il aime qualifier partisans du statu quo. «Le pouvoir a des réflexes sécuritaires en emprisonnant et en réduisant au silence les opposants et les médias», a-t-il estimé. Dans le même sillage, il pense que la crise qui frappe l’Algérie ne peut être résolue que «politiquement» puisque, selon lui, il s’agit d’«une crise politique». Rejetant ainsi les pratiques du système en place envers les citoyens qui sont sortis pacifiquement revendiquer le changement, «je ne peux pas accepter que la presse subisse toutes ces formes de répression et de chantage» dit-il. «Je ne peux pas accepter que des jeunes aillent en prison pour avoir manifesté ou avoir porté un emblème amazigh. Je ne peux pas accepter que ce soit l’administration actuelle et le dernier gouvernement Bouteflika qui organisent les élections », indique-t-il. Dans ce cadre, Rahabi s’est dit inquiet de voir le pays mené vers une situation «d’ingouvernabilité», et cela à travers l’organisation des élections présidentielles prévues pour le 12 décembre prochain. Pour l’ancien ministre, le pouvoir cherche à neutraliser le Mouvement populaire. «À défaut d’accompagner le Hirak, le pouvoir cherche à le neutraliser dans une tentative d’assurer la continuité du système Bouteflika», a-t-il déclaré. Pour mieux se faire comprendre, le même diplomate a expliqué les revendications du peuple et sa position sur les élections. Ainsi, «le principe d’une élection n’est pas rejeté. Ce qui est rejeté, ce sont les conditions dans lesquelles elle va se dérouler. Or les conditions d’une élection régulière et transparente ne sont pas réunies», analyse le chef de file du Forum national pour le dialogue organisé le 6 juillet dernier. «Ce que nous demandons, c’est la mise en place de mesures de confiance et d’apaisement», a-t-il encore plaidé. Sur les élections, il met en garde contre «un faible taux de participation (…) ce qui va entacher la légitimité et la crédibilité de celui qui sera élu». Abordant le Mouvement populaire, en lui-même, le diplomate algérien a appelé les tenants du pouvoir à accepter de passer par une transition pacifique afin de réaliser une démocratie. «Il faut que nos dirigeants admettent que le système actuel a fait son temps» souligne-til. Et d’ajouter que «pour la première fois, nous envisageons de sortir d’un système non démocratique de façon pacifique ». En ajoutant dans le même sens que c’est une sorte de «coup d’état civil, un coup d’État de la société contre ses propres institutions, incapables de se réformer, de se mettre en rapport avec le temps réel». Enfin, Abdelaziz Rahabi a affirmé que le «mouvement populaire a surpris tout le monde. Par sa cohérence, par son caractère massif, national, pacifique ». «Ce n’est pas l’expression d’un ras-le-bol du système Bouteflika, c’est l’expression de l’accumulation de toutes les frustrations politiques et des aspirations à la justice ce sociale depuis des décennies», précise-t-il. Et à lui d’ajouter que grâce à ce mouvement qui veut rompre avec le système autoritaire, «le peuple s’est réapproprié l’espace public et politique».

Sarah Oubraham

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