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Report de lancement du financement Islamique : La dépréciation du dinar contraint le gouvernement à temporiser

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L’introduction de la Finance islamique était appréhendée par le gouvernement algérien comme un levier important pour bancariser une frange de la population restée en marge du système bancaire, collecter l’épargne domestique des ménages et des entreprises, financer la diversification de l’économie, et pour lever des fonds en devises à l’international par l’émission de Sukuk.
Ce qui avait motivé le gouvernement à mettre en place les premiers mécanismes nécessaires pour le lancement de ce type de financement en vue de son amélioration et son adaptation progressive. Mais, la dépréciation de la monnaie nationale a obligé, le gouvernement à décider d’ajourner le lancement de ce segment de l’activité bancaire jusqu’en 2019. En théorie et au vu de la conjoncture financière actuelle du pays, le lancement de la finance islamique déboucherait inévitablement sur un accroissement de l’amenuisement des liquidités au niveau des banques, favorisant ainsi le gonflement du taux d’inflation que sous-tend la poursuite de la dépréciation de la monnaie nationale.

La séparation entre l’activité bancaire et l’activité des fenêtres islamiques
Dans la pratique, le gouvernement avait, depuis de longues années, tablé sur le lancement de produits islamiques dans les banques publiques, à l’effet de répondre à la demande des citoyens. à cet effet, le gouvernement avait préparé le parterre d’un nouveau régime sensé prendre en charge la séparation entre l’activité bancaire conventionnelle et l’activité des fenêtres islamiques en matière comptable, organisationnelle et administrative ainsi qu’en matière d’application et de respect de règles prudentielles. Ainsi la loi de finances 2018 avait introduit une disposition portant émission de «sukuk», un nouveau produit bancaire qui est destiné à encourager également les produits bancaires islamiques en Algérie. En vue de l’accompagnement technique de cette libération de l’activité bancaire, le ministère des Finances avait mis en place un groupe de travail pour l’élaboration d’un cadre juridique organisationnel pour parrainer et élargir des transactions financières islamiques, notamment par l’émission des emprunts souverains et la création de mutuelles d’assurance et de réassurance. Cependant, il reste à apporter des modifications aux codes civil et fiscal et à la loi sur la monnaie et le crédit pour prendre en charge les spécificités de la finance islamique. Il s‘agit, en premier lieu, d’affranchir l’opération de la garantie des vices cachés, clarifier le régime de la location-vente, permettre le refinancement en matière de crédit-bail et d’éviter la double taxation et les frottements fiscaux de l’opération d’achat/vente. à l’heure actuelle les produits financiers, dits alternatifs, ne représentent que 3% du marché financier national global et représente 16% des financements bancaires et pour attendre une plus belle performance, et partant, de renforcer la place d’Alger, des experts financiers estiment que l’Algérie devrait s’ajuster à la norme mondiale visant une croissance annuelle au dessus de 15%. à préciser que plus de 500 institutions financières sont opérationnelles à travers le monde entre banques, fonds islamiques, sociétés de micro-finance islamique, cumulant près de 2 trillions de dollars d’actifs. à l’horizon 2025, il est attendu que le nombre de musulmans dépasse les 2 milliards dans le monde dont au moins 50% d’entre eux feront appel à la finance islamique, ce qui est de nature à inciter l’Algérie à ne pas rester en dehors

Faible pénétration des banques islamiques en Algérie
En Algérie, deux banques islamiques se partagent 3 à 4% des parts de marché. Ce faible taux de pénétration s’explique, selon un expert, par plusieurs facteurs. D’abord, la fiscalité en vigueur qui ne permet pas le développement de produits islamiques et la réglementation prudentielle qui pénalise ce type d’institutions. Ensuite et surtout la perception qui est entretenue par le recours abusif des banques islamiques au benchmark de leurs produits avec les produits conventionnels et par le recours quasi-automatique aux ressources humaines issues des banques conventionnelles. à cela s’ajoute une crise de confiance, qu’a connue le secteur bancaire algérien, suite à la disparition des banques privées à capitaux nationaux (Khalifa, Bcia, Arco Bank, etc.), fait qu’il y ait une certaine réticence à traiter avec tout ce qui n’est pas étatique.
Zacharie S Loutari

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