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États-Unis : Zone de turbulences pour la candidature Trump

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« Donald Trump doit se retirer et Mike Pence, devenir notre candidat de façon immédiate », a estimé John Thune, un sénateur du Dakota du Sud.

Avis de tempête sur la campagne de Donald Trump. À 24 heures d’un débat très attendu avec sa rivale démocrate, le voilà embourbé dans une nouvelle polémique. Il y a « zéro chance que j’abandonne » la campagne présidentielle, a affirmé samedi, Donald Trump, très critiqué jusque dans son propre Parti républicain, et même par son colistier, pour ses propos machistes et vulgaires révélés la veille. « Jamais au grand jamais je n’abandonnerai », a assuré le candidat de 70 ans au Wall Street Journal en démentant être cette fois vraiment sorti de la route censée le conduire vers la Maison-Blanche. « Je recueille un soutien formidable tellement Hillary Clinton est une candidate affichant des défauts effroyables », a ajouté le magnat des affaires au sujet de sa rivale démocrate. Mais les soutiens semblaient, au contraire, samedi, quitter le navire Trump, dans l’œil du cyclone après la publication d’une vidéo dans laquelle le trublion républicain tient des propos grossiers et insultants envers les femmes. « Donald Trump doit se retirer et Mike Pence, devenir notre candidat de façon immédiate », a estimé John Thune, qui fait partie de l’équipe de direction des républicains du Sénat. D’autres élus républicains ont annoncé samedi, qu’ils ne voteraient plus pour le candidat investi par leur parti. Mike Pence, le colistier de Donald Trump, s’est, lui, déclaré « outré » par les propos machistes et vulgaires de l’homme avec lequel il forme un tandem.

Les excuses de Trump
« En tant qu’époux et père, j’ai été outré par les propos et les actions décrites par Donald Trump dans cette vidéo datant de 11 ans », a indiqué le candidat à la vice-présidence. »Je ne cautionne pas ses déclarations et je ne peux pas les défendre », a-t-il ajouté en saluant toutefois le fait que Donald Trump ait présenté des excuses. Dans ces images filmées par NBC en septembre 2005, Donald Trump est enregistré en train de se vanter en termes très crus de sa façon d’approcher les femmes qui l’attirent, des propos évoquant des comportements proches du harcèlement sexuel. « Quand t’es une star, elles te laissent faire. Tu peux tout faire », affirme-t-il en utilisant un mot très cru pour le sexe féminin.
Donald Trump confie aussi ne pas pouvoir s’empêcher d’embrasser les belles femmes et d’avoir tenté de séduire sexuellement une femme mariée, recourant là encore à un mot vulgaire. Face au tollé national provoqué par ses déclarations graveleuses, Donald Trump a diffusé dans la nuit de vendredi à samedi, une vidéo tournée en urgence pour tenter de limiter les dommages. « Je n’ai jamais dit que j’étais une personne parfaite », y déclare-t-il. « Ceux qui me connaissent savent que ces paroles ne reflètent pas qui je suis. J’avais tort et je m’excuse» poursuit-il en se disant « rempli d’humilité » et en s’engageant à devenir « un homme meilleur ». Mais sa campagne déjà chahutée l’est encore davantage, plaçant en position de force Hillary Clinton à la veille du deuxième débat télévisé entre les deux candidats. Celui-ci s’annonce houleux, d’autant que le milliardaire avait été donné perdant après sa première confrontation avec la candidate démocrate. Sur la défensive face à ses turpitudes, Donald Trump pourrait accuser Hillary Clinton d’avoir rudoyé les maîtresses de son mari, Bill, dans les années 1990.

Lâché par Schwarzenegger
Donald Trump a déjà connu des semaines noires, notamment en août, mais il s’était relevé de ses dérapages. La différence est que ces révélations émergent à seulement un mois du scrutin, tandis que les Américains commencent à voter de façon anticipée. La panique gagne donc les rangs républicains, par crainte d’une déroute générale en novembre, quand le Congrès doit aussi être renouvelé. Les uns après les autres, les ténors du parti continuaient samedi à prendre leurs distances.
La liste comprend notamment l’homme fort du Congrès, Paul Ryan, l’ancien candidat aux primaires républicaines Marco Rubio, l’ex-candidat républicain en 2012 Mitt Romney. « Pour la première fois depuis que je suis devenu citoyen américain en 1983, je ne voterai pas pour le candidat républicain à la présidentielle », a déclaré de son côté Arnold Schwarzenegger, ex-gouverneur de Californie. Samedi, Hillary Clinton a retweeté une phrase d’un éditorial du journal Denver Post énonçant que « la présidente Hillary Clinton, même dans son pire jour, serait meilleure que le président Donald Trump, quel que soit le jour ».
La vidéo de 2005 « est un couteau planté dans le coeur de Trump. Au débat, il est certain qu’on va lui poser la question », prédit Larry Sabato, politologue de l’université de Virginie. « Trump ne perdra aucune voix au sein de sa base électorale, ils s’en fichent, dit cet expert. Mais Trump ne parviendra pas à élargir sa base de soutien. »

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