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Yémen : combats malgré la trêve, attentat suicide à Aden

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Des combats entre forces loyalistes et rebelles pro-iraniens se poursuivent dans certaines régions du Yémen en dépit d’un cessez-le-feu qui, selon l’ONU, semble globalement tenir, ont indiqué mardi des sources militaires.

A Aden, grande ville du Sud, cinq nouvelles recrues de l’armée ont été tuées dans un attentat suicide attribué à Al-Qaïda par une source de sécurité. Les forces du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont été engagées dans des affrontements nocturnes avec les rebelles chiites Houthis à Sarwah dans la province de Marib, à l’est de la capitale Sanaa, ainsi qu’à Nahm, plus au Nord-Est, et à Baihan, dans la province de Chabwa (sud), selon des sources militaires. Au total, sept soldats pro-Hadi ont été tués lundi à Sarwah où les rebelles ont progressé et réussi à reprendre deux positions aux forces progouvernementales. Les deux camps ont subi des pertes dans les affrontements à Nahm, ont précisé ces sources. À Baihan, un soldat a été tué et neuf blessés lorsque les rebelles et leurs alliés –des unités militaires restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh– ont bombardé une base des forces pro-Hadi, selon les même sources. Entré en vigueur dimanche à 21H00 GMT, le cessez-le-feu est globalement respecté, malgré des violations «commises par les rebelles chiites», a assuré lundi à l’AFP le général Mohamed Ali al-Makdashi, chef d’état-major des forces pro-Hadi. «La cessation des hostilités semble tenir globalement» au Yémen, a estimé pour sa part lundi le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric, tout en relevant la persistance de «certaines poches de violence» dans le pays. Mais les rebelles ont accusé les forces loyalistes et la coalition militaire arabe conduite par l’Arabie saoudite, qui soutient M. Hadi, d’avoir commis «39 violations de la trêve» lundi à Taëz (sud-ouest), Marib et Chabwa notamment. De leur côté, des responsables pro-Hadi ont fait état de «47 violations de la trêve» lundi dans la région de Taëz.
Un porte-parole rebelle, Mohamed Abdessalam, a prévenu que «la poursuite des opérations militaires pourrait entraver le processus de paix et réduire les chances de tenir le dialogue» politique interyéménite, prévu à partir de lundi prochain au Koweït sous l’égide de l’ONU. Les membres des commissions, formées par les deux camps pour superviser le cessez-le-feu, se sont rencontrés pour faire le point de la situation sur le terrain et discuter des mesures à prendre, «en consultation avec l’ONU», pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans les zones les plus affectées par la guerre.

«Un kamikaze à pied»
L’attentat suicide à Aden, qui a également fait sept blessés parmi les nouvelles recrues de l’armée, est venu rappeler l’activisme grandissant des groupes jihadistes dans le sud.
L’attaque n’a pas été immédiatement revendiquée mais une source de sécurité a accusé Al-Qaïda. «Un kamikaze s’est fait exploser au milieu d’un groupe de jeunes soldats qui se rendaient à leur base à Aden, tuant cinq recrues et en blessant d’autres», a déclaré cette source à l’AFP. «Le kamikaze, qui appartient à Al-Qaïda, a avancé à pied vers les recrues avant d’activer sa ceinture d’explosifs», a-t-elle précisé.
Les attaques, revendiquées ou attribuées à des groupes jihadistes, contre les forces gouvernementales se sont multipliées ces derniers mois dans le Sud, dans des tentatives apparentes d’entraver les efforts du pouvoir de remettre sur pied l’armée et les forces de sécurité.
Samedi dernier, vingt soldats ont été tués lors d’une embuscade dans une ville côtière du sud du pays, mais Al-Qaïda a démenti être responsable de la tuerie. A la mi-février, un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique (EI) avait fait 14 morts dans un camp militaire à Aden où de jeunes recrues suivaient un cycle de formation.

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