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Il y a dix ans, décédait Hadj-Moussa Akhamokh : l’homme qui a fait échec au plan de la France pour le Sud algérien

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Le chef spirituel des tribus berbères du Hoggar, algérien, aura marqué l’histoire algérienne par sa personnalité et son charisme, ont affirmé hier les présents à la conférence historique du Forum de la “Mémoire”, du quotidien national “El-Moudjahid”, sur la participation de la région de l’Ahaggar dans la résistance populaire à la colonisation française. Organisé en coordination avec l’association Mechaâl Echahid, en hommage à la mémoire de Hadj-Moussa Akhamokh, qui nous a quittés, à l’âge de 84 ans, en 2005, il y a dix ans. Considéré comme l’un des piliers de la guerre de Libération nationale dans le Sud du pays, Hadj-Moussa Akhamokh fut un leader et chef respecté, comme l’a souligné, hier, le conférencier, l’historien Mohamed-Lahcène Zeghidi. Celui-ci a mis en avant le parcours de ce combattant, et les nombreux pans de l’histoire de ce «remarquable homme sage», a-t-il indiqué, notamment «par les propos et les actes» du défunt Hadj-Moussa Akhamokh, qui continuent, selon Zeghidi, d’être présents dans les esprits des Algériens, particulièrement ceux d’Ahaggar. Autorité morale des Touareg, et figure emblématique du Grand-Sud algérien, Hadj-Moussa Akhamokh est né, en 1921, et «a vécu dans une famille de résistants», a indiqué le conférencier, puisque, poursuit-il, «son père, son oncle et son grand-père étaient parmi les meneurs de la Résistance targuie», ayant conduit «une farouche force face à l’occupant colonial», notamment, raconte-t-il, «en engageant de nombreuses batailles». L’historien citera les batailles que les Touareg ont menées contre la colonisation française de l’Algérie, en 1830, sous le commandement de cheikh Amoud et cheikh Bakda, notamment les batailles de Tinhert, près de Tin-Rabin (1881) qui a coïncidé, pour rappel, avec la résistance de cheikh Bouamama, dans le Sud-Ouest, et les batailles de 1881 et 1899, et celle menée, à Tenessa, (1902), par le chef spirituel Moussa Ag-Amestane. Autres batailles citées, à cette occasion, celles de Taharaq et Ilamane en 1916 et 1917, qui ont entraîné de nombreux morts et blessés dans les rangs de l’armée coloniale. Et c’est dans cet univers chargé de valeurs et de principes, et notamment du refus de vivre sous le joug colonial français, que Hadj-Moussa Akhamokh a grandi et fait ses premières armes au contact d’hommes engagés dans la guérilla et la lutte dans le Désert algérien. En se mettant au service de la lutte armée de Libération nationale, il a réussi ses missions de l’achat des armes de la Libye voisine, assurant également leur acheminement pour la Wilaya VI. En 1956, à la création du premier groupe de moudjahidine à In Salah, Bey Akhamokh et son frère Moussa, qui ont accueilli chez eux à Tamanrasset le moudjahid Mohamed Djeghaba en mission au Sud du pays, sur instruction du chahid Si El-Haouès, font étendre la Révolution dans toute la région du Hoggar, et créent le Front du Sahara, une réponse à la propagande colonialiste, prétendant que la Révolte ne concernait que des régions du Nord du pays. Hadj-Moussa Akhamokh a particulièrement œuvré, durant la guerre de Libération du pays, à l’organisation de l’action révolutionnaire, dans la région de l’Ahaggar, à travers notamment la mobilisation, le financement et la collecte d’armes. Pour l’historien Zeghidi, cet homme, Moussa Akhamokh en l’occurrence, était un «visionnaire hors pair», et d’indiquer que «Moussa Akhamokh jouissait d’une grande estime de la part de ses compagnons», et que «son aura dépassait les frontières algériennes», a ajouté le conférencier. Épris de justice, Hadj-Moussa Akhamokh «répondait» toujours présent, tant sur le plan local qu’à niveau national, quand il est sollicité pour des questions essentielles et importantes, pour le devenir du pays et de la Nation algérienne. À l’Indépendance, il est le premier président de l’Assemblée populaire de la commune de Tamanrasset, jusqu’en 1975, date à laquelle il devient l’amenokal des Touareg, après le décès de son frère Bey Ag-Akhamokh. Hadj-Moussa Akhamokh, élu député à l’Assemblée populaire nationale (APN), a toujours siégé dans son habit traditionnel, durant ses trois mandats au sein de cette institution, de 1977à 1992).
Il fut membre du Conseil consultatif national en 1992 et 1993, puis membre du Conseil national, et il s’est retiré de la vie politique en 1998, pour livrer son dernier combat contre la maladie, et est décédé en 2005. Il laisse le souvenir d’un homme de grandes valeurs, sage et respecté. Un fin connaisseur du Grand-Sud algérien, il est à noter que Hadj-Moussa Akhamokh a apporté sa contribution aux recherches sur la faune et la flore du Tassili. Présent hier, à l’hommage qu’il lui a été rendu, son fils, Mohamed Akhamokh, a exprimé ses remerciements aux initiateurs de cette rencontre et aux présents.
Karima Bennour

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