Par Nourredine B.
Le président de la République vient de procéder à l’ultime changement de la restructuration du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS). Une entreprise enclenchée depuis près de deux années et qui a touché d’autres corps militaires. Ce qui a, et le fait était prévisible, soulevé bien des gorges chaudes et coulé beaucoup d’encre parmi une opposition et ses affidés, en panne de recyclage, ou alors délibérément nihilistes. Ainsi, devait-on voir dans chaque restructuration « une lutte féroce de clans au sommet de l’état » pour reprendre une formule galvaudée à l’envi. Au fur et à mesure de l’avancée de la démarche présidentielle dans ce contexte, les tenants d’une telle thèse redoublaient d’ardeur, occultant la portée de fond réelle de l’action de Bouteflika. Pourtant, pour les observateurs avertis, il était clair que les changements devenaient inéluctables dans l’optique d’une vraie modernisation de l’Armée. Plus particulièrement de son fer de lance, le DRS. Un service qui a fini par tomber dans l’obsolescence, déclinant malencontreusement encore au vu de quelques scandales impliquant certains de ses officiers. Cela au moment où l’impérieuse nécessité édictait de se mettre au diapason des institutions sécuritaires dans le contexte international.
Un tel argumentaire trouvait toute l’étendue de son bien- fondé à travers les sorties de deux éminentes personnalités politiques des plus crédibles, Mouloud Hamrouche et Ahmed Ouyahia qui avancèrent sans sourciller que de tels changements étaient des plus naturels et s’inscrivaient dans l’ordre logique des choses.
Aujourd’hui, le général major Mohamed Mediène, en poste depuis 1990 à la tête du DRS, part en retraite. Il est remplacé par Athmane Tartag dont les états de service éloquents et élogieux lui valent cette «redoutable» mission de veiller à la sécurité du pays. Un aboutissement tout autant logique dans la mesure où depuis cinq ans, son nom revenait comme étant le successeur de Mediène.
Bouteflika aura fait un choix judicieux pointu dans le sens où l’homme , réputé pour son travail colossal dans la lutte contre le terrorisme, passe pour être également un modèle de probité et d’intégrité. Un message très fort de la présidence pour ceux qui pouvaient douter encore de la volonté du Chef de l’État, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, à lutter contre la corruption. Ainsi la boucle est bouclée.
Plus qu’à souhaiter au général major Mediène une retraite méritée et heureuse.
N. B.