Accueil ACTUALITÉ Événements de Ghardaïa : grande solidarité chez la communauté algérienne à Montréal

Événements de Ghardaïa : grande solidarité chez la communauté algérienne à Montréal

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Les émeutes intercommunautaires ayant secoué la région de Ghardaïa, en décembre 2013, tout au long de l’année 2014, et en ce mois de juillet, continuent de marquer la vie politique algérienne. Hommes politiques, associations, mais aussi analystes ne restent pas indifférents face aux violences qui secouent la région.

Ces événements ont même fait réagir la communauté algérienne établie à l’étranger. Il y a deux jours, la ville de Montréal au Canada a vécu un événement sans précédent. Quelques dizaines de personnes se sont donné rendez-vous face au Consulat d’Algérie pour dénoncer les violences «intercommunautaires», dont est victime la communauté mozabite. Les violences ont fait, faut-il le rappeler, 22 morts et des dizaines blessées en moins de 48 heures dans la région, ces derniers jours. Les manifestants ont répondu à l’appel d’un collectif de solidarité avec les Amazighs-Mozabites.
Selon les spécialistes, il est beaucoup trop tôt pour déterminer les causes directes de ces violences urbaines. Les chercheurs algériens, qu’ils soient sociologues, historiens ou géographes, ont peu travaillé sur la société mozabite et les changements qui ont touché la région ces dernières décennies. Ces tensions identitaires sont pourtant quasi quotidiennes à Ghardaïa et sa région depuis l’Indépendance du pays. Dans l’une de ses contributions, le chercheur algérien Mohamed Chaouchi, estime que dans les années 1980 les villes de Ghardaïa et Berriane avaient déjà connu ces mêmes violences. En 2008 et 2009 dans cette dernière ville, plusieurs jeunes berbérophones et arabophones ont été tués lors d’émeutes communautaires. Les universitaires algériens et étrangers dans l’ensemble ne s’intéressent pourtant qu’aux événements politiques qui secouent la Kabylie depuis 1962. Les mutations sociales qui touchent la région de Ghardaïa, et qui ont une importance certaine dans ces violences, sont peu ou pas étudiées par les milieux intellectuels algériens. Ceci s’explique, essentiellement, par les origines et la culture des historiens et sociologues algériens, en large partie francophones et issus du nord du pays.
D’autres experts estiment, en outre, que les pouvoirs publics doivent creuser dans le fond pour trouver les vraies raisons de ces violences et trouver le remède le plus efficace pour y faire face et pour rétablir la sécurité et le calme dans la région. Il faut dire qu’après les sanglants affrontements de la vallée du M’zab, les appels au calme, à la sagesse et à la sauvegarde de l’unité nationale commencent à donner leur fruit. Un climat d’apaisement et de calme à travers les différentes localités de la région de Ghardaïa se confirmait hier, selon l’APS, à quelques jours de la fête de l’Aïd el-Fitr, après les événements douloureux qu’a connus cette région. Une activité commerciale intense est enregistrée dans les villes de la wilaya, et un trafic routier dense est observé également sur les différentes routes et artères de ces localités, a-t-on constaté. La population dans ses différentes composantes sociologiques vaque le plus normalement à ses occupations. Des femmes et des hommes empruntaient des taxis collectifs pour aller au marché et revenir chargées de provisions, sous l’œil vigilant des agents de maintien de l’ordre, police et gendarmerie, fortement présents dans les différents quartiers des localités touchées par les derniers événements, à savoir Berriane, Guerrara et la vallée du M’zab. Cette présence a favorisé une activité commerciale nocturne, très animée à la veille de la fête de l’Aïd.
Ines B.

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